Après avoir loué sa salle avec une société appartenant à la femme de l'humoriste controversé pour un “atelier théâtral”, la salle Jeanne-d’Arc de Saint-Étienne s'est rendu compte qu'il s'agissait en fait d'un spectacle de Dieudonné. De peur de représailles judiciaires, le directeur des lieux a décidé de maintenir le spectacle, “la mort dans l’âme”.
Marc Javelle le directeur de la salle Jeanne d'Arc a déclaré “la mort dans l’âme” dans un communiqué être dans “l'obligation de maintenir le spectacle” de l'humoriste ce jeudi soir. Le directeur de l'établissement se sent trompé. “Notre colère est d'autant plus grande que nous avons refusé de louer notre salle à cette personne, lorsque celui-ci agissait à visage découvert, car nous défendons des valeurs qui sont à l'opposé des siennes, et donc, nous présentons nos excuses aux citoyens, associations, communautés qui pourraient être choqués de cette programmation dans notre théâtre”, a ajouté le directeur.
Il avait signé un contrat de location de la salle le 15 février dernier avec la société “les productions de la plume” qui appartient à la femme de Dieudonné. “Le lundi 9 avril, nous avons appris par la presse qu'il s'agit en fait du spectacle de Dieudonné et que 650 billets auraient été venus”, a-t-il aussi déclaré. De son côté, l'humoriste a prévenu ses spectateurs du lieu exact de sa représentation au dernier moment. Le directeur a finalement préféré renoncer à annuler “après consultation du conseil d'administration de la salle” de peur de représailles judiciaires. Il s'est dit “ulcéré par un procédé frauduleux” et veillera “à l'avenir à être plus attentif aux CV des sociétés utilisatrices de la salle”.
De son côté, la ville de Saint-Étienne nous a confié ne pas avoir “plus d’information concernant la venue de monsieur M’Bala M’Bala” et ne fera aucun commentaire “concernant cette éventualité pour ne pas participer à une quelconque valorisation de ce spectacle”, étant “en total désaccord avec les ‘thèses’ défendues par Dieudonné”. En février 2015, la municipalité avait essayé d'interdire le spectacle avant de renoncer faute d'arguments juridiques valables et encore une fois “pour ne pas entretenir artificiellement la polémique autour d'un spectacle en mal de publicité”.