Vous perdez toujours au Trivial Pursuit à cause de votre mauvaise culture cinématographique ? Le festival Lumière vous offre la possibilité de vous racheter avec ses Grandes Projections. Pour Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci, encore 2 séances : ce jeudi matin et samedi soir*.
Mardi soir, à la séance de 20h au Pathé-Cordeliers, le producteur prolifique (pas moins de 40 films) de ce chef-d’œuvre, Jeremy Thomas, était présent pour accueillir un public venu nombreux. “J’étais très jeune à la sortie du film, explique-t-il à la foule avant de débuter la projection. Ce tournage a été une des expériences les plus extraordinaires de ma vie.” En effet, tourné quasi intégralement dans les décors authentiques de la Cité interdite, Le Dernier Empereur marque les esprits par son réalisme. “Tout s’est fait en Chine en six mois, je ne suis pas près de revivre un tournage pareil !” s’exclamait hier soir Jeremy Thomas, précisant que “rien n’était faux car il n’y avait pas d’effets spéciaux numériques”. Ce qui signifie la présence de plusieurs milliers de figurants sur le tournage, costumés, maquillés, et une organisation sans faille. “Ce film est, parmi tous les films que j’ai produits, une perle. A chaque fois que je le regarde, je me dis que celui-là il fallait être cinglé pour le faire ! On a dû amener avec nous tellement de choses parce qu’en Chine il n’y avait pas encore tout ce dont nous avions besoin !”
Ce film franco-britannique narre l’histoire de Pu Yi, dernier souverain de la Chine impériale. Du jour sacré où il monte à trois ans sur le trône, en 1908, jusqu’à la fin de sa vie où il arrose les plantes et arrache les mauvaises herbes d’un parc botanique de Pékin (en 1967), en passant par la révolution et l’arrivée de Mao Zedong, Le Dernier Empereur traverse de grands moments de l’histoire de la Chine. Comme un voyage de l’ombre à la lumière, ou plutôt de la lumière à l’ombre, Pu Yi va progressivement passer du statut de demi-dieu vénéré et respecté à celui de simple mortel. Une épopée tragique, fresque passionnante et sublime dans les décors authentiques de la Cité interdite et ses 9 999 pièces (selon la légende), rythmée par les transformations et les bouleversements de la Chine qui entre dans son ère moderne.
On n’oublie pas que ce chef-d’œuvre de Bernardo Bertolucci a traversé les décennies. Le film remporte 9 oscars dont celui du Meilleur Film en 1988, mais également 2 Golden Globes et un césar la même année. Au total, pas moins de 17 prix et 10 nominations. Après une version remasterisée sortie en 2003, le festival Lumière offre la possibilité de découvrir en exclusivité ce classique du cinéma en 3D à l’occasion des Grandes Projections.
A l’occasion du festival Lumière, le seul effet ajouté est le relief, grâce à la technologie de la 3D, qui n’entache pas l’authenticité de ce film. “Il y a des gens qui ont offert beaucoup d’argent pour cette restauration”, précise son producteur prolifique, avant de conclure : “Ces séances exceptionnelles sont des cadeaux.”
* Jeudi 17 octobre, à 10h30, au Comœdia, avenue Berthelot, Lyon 7e. Samedi 19 octobre, à 20h30, au Pathé du Carré-de-Soie, à Vaulx-en-Velin.
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Cet article est extrait du blog dédié au festival Lumière 2013 par des étudiants en master Journalisme de Sciences Po Lyon, en association avec Lyon Capitale : Pulp My Festival