Les conclusions du recensement des biens culturels de l’État sont sans appel : 1185 œuvres d’art sont portées disparues dans le département du Rhône et la métropole de Lyon.
Sous l’égide du ministère de la Culture, la Commission de récolement des dépôts d’œuvres d’art (CRDOA) est chargée d’effectuer un recensement des biens culturels de l’État. L’objectif est de s’assurer que les œuvres se trouvent bien à leur place. Dans le département du Rhône et la métropole de Lyon, sur les 6577 biens recensés, 1185 manquent à l’appel, soit 18,18 % des œuvres départementales et métropolitaines. Parmi celles-ci, la sculpture en bronze Les mains de Ion Condiescu, censée se trouver au musée Barthélémy-Timonnier d’Amplepuis, ou encore l’Empereur Napoléon III (copie d’après Winterhalter) de Alexandre-Victor Marre-Lebret, également porté disparu alors qu’il devrait être exposé à la sous-préfecture de Villefranche-sur-Saône.
Perte, vol ou mauvais inventaire ? C’est aux déposants de décider des suites à donner aux biens n’ayant pu être localisés. Parfois, les œuvres sont rapidement retrouvées, comme ce fut le cas pour la sculpture en bronze Portrait de John Harvey, localisée par le musée Barthélémy-Timonnier à la mairie d’Amplepuis, quelques mois seulement après le recensement. Quand les recherches n’aboutissent pas, des plaintes peuvent être déposées. Dans le département du Rhône et la métropole de Lyon, c’est le cas pour de nombreux biens. Il y a pour l’instant 18 dépôts de plainte (dont 15 déposées) pour des biens du Centre national d’arts plastiques (Cnap) et 3 pour le service des musées de France (SMF). À Lyon même, une plainte a été déposée pour un ensemble de sept panneaux décoratifs du réfectoire de l’école vétérinaire, de Berthe Martinie et normalement localisés au conservatoire national supérieur musique et danse. À l’ENS, ce sont quatre plaintes qui ont été déposées pour des huiles sur toile.
Les œuvres d’art de nombreuses institutions n’ont pas encore pu être recensées par la CRDOA. C’est notamment le cas de la collection du Musée des Confluences. D’autres ont effectué leur recensement il y a déjà plusieurs années, sans l’avoir encore mis à jour. L’espoir est donc encore grand de retrouver les biens égarés ou mal recensés. Mais le trafic d’œuvres d’art existe bel et bien, comme ce fut le cas en 1971 avec le vol au musée Gadagne de trois accessoires de marionnette appartenant à la famille Josserand ainsi que de deux sabres et une épée déposés par le MuCEM. Dans ce cas de figure, retrouver les œuvres volées devient alors nettement plus compliqué.