Ce dimanche, le quartier de la Guillotière vibrait au tempo du Nouvel an chinois : familles, commerçants et dragons étaient au rendez-vous pour fêter l'avènement de l’année du chien.
Une odeur de friture flotte dans le quartier de la Guillotière. “Ça ? C’est du riz de porc braisé thaïlandais. Vous voulez goûter ?” questionne un vendeur en montrant son étal. Rues Passet et Pasteur, des stands proposent toutes sortes de spécialités asiatiques à la foule de curieux venus en famille assister à la célébration du Nouvel an chinois. Bao bœuf, soupe au poulet, porc sauce aigre-douce… Le temps d’une journée, les Lyonnais remplacent les plats typiques de la région pour leurs contreparties orientales. “On ne va pas se le cacher, c’est aussi bon pour les affaires”, sourit un commerçant. À quelques pas, deux jeunes femmes en kimonos traditionnels présentent sur leur étal bijoux, origamis et petites figurines qui accrochent l’œil des passants. “J’avoue mal connaître la culture chinoise, ça me fait une occasion de goûter leur nourriture”, glisse Sophie, venue avec sa fille profiter de l’événement.
“Moi, c’est la danse du Lyon qui m’intéresse, je n’avais pas pu assister l’année dernière”, explique un jeune Lyonnais, une portion de soupe à la main. Car le clou de l’événement qui attire la foule, c’est bien la parade des danseurs en costume de dragon folklorique qui célèbre l’avènement d’une nouvelle année. Mais il faut encore attendre un peu avant de les voir apparaître. Sur une petite estrade, le président de l’Association des Chinois de Lyon et région Auvergne-Rhône-Alpes (Aclyr) vient d’allumer son micro pour souhaiter “la bonne année du chien”, réputée apporter prospérité, et en profiter pour remercier la Ville de Lyon de promouvoir “la culture asiatique et les relations avec l’Asie”, et donc les échanges entre la France et la Chine. Car l’événement est aussi festif que politique : sur scène sont réunis tout sourires Wang Ju, la consule générale de Chine, le consul honoraire du Cambodge, les représentant de la mairie de Lyon et maires d’arrondissement.
Les minutes s’égrènent à la fin du discours, et les danseurs se font attendre… Jusqu’à ce que résonnent les tambours qui précèdent l’apparition des trois dragons fendant l’épaisse foule. Règle de sécurité oblige, point de pétard dans les rues cette année. Le cortège coloré s’arrête dès lors devant chaque commerce asiatique pour procéder à une danse rituelle et tenter d’attraper un bouquet de laitue suspendu devant l'enseigne. Une offrande qui, si elle est attrapée, les enjoindra à purifier le restaurant et apporter bonheur et prospérité à ses tenanciers.