L’une revient après deux concerts complets en janvier, l’autre d’un récent voyage dans les eaux sombres et les derniers, depuis trente ans, de chez Leclerc. Cette fin de semaine à Lyon, vous avez le choix entre trois pops, plus ou moins douces, plus ou moins drôles. Avec ou sans Daniela.
Yael dans les cordes
C’est une rencontre quasi fortuite, un concert improvisé (et surprise) en after des Nuits de Fourvière qui a convaincu Yael Naïm et le quatuor Debussy de retravailler ensemble. Une alliance pas si improbable de la part d’une chanteuse pop à large spectre, amoureuse des collaborations, et de ce fameux quatuor spécialisé dans la relecture en chambre d’œuvres aussi bien classiques que baroques ou pop. C’est donc ici le répertoire de l’interprète de New Soul – qu’il serait injuste de résumer à ce tube – qui va se voir traverser par les inspirations singulières du Debussy.
Programmé les 30 et 31 janvier à la chapelle de la Trinité, lieu unique pour ce genre de mariage arrangeant, ce concert à 4+1 affichait complet bien avant l’ouverture des portes, d’où cette date supplémentaire.
Yael Naïm & le quatuor Debussy – Samedi 9 avril à 20h30, salle Rameau.
Loizeau papillon
Est-ce dû à sa double ascendance franco-anglaise ? Toujours est-il qu’Emily Loizeau est l’une des rares chanteuses françaises à parvenir à ménager la chèvre de la variété française (L’Autre Bout du monde) et le chou de la poésie pop britannique (Mothers & Tygers, avec des textes du poète William Blake), quitte à s’égarer hors de son univers pour la beauté du geste (Pays sauvage). Ici, elle papillonnera à travers cette belle œuvre rêveuse en compagnie d’un violoncelliste. Pics de douceur annoncés.
Emily Loizeau – Vendredi 8 avril à 20h, au Briscope (Brignais).
Elmer toujours punk ?
Tous ceux qui ont été (un peu ou beaucoup) adolescents à la toute fin des années 1980 n’ont pu oublier Elmer Food Beat (dont beaucoup n’ont compris la signification du nom que bien des années plus tard). Le groupe nantais de punk pop fit en effet un carton totalement invraisemblable avec son disque 30 cm et ses textes explicito-humoristiques (Daniela, La Caissière de chez Leclerc) qu’on pouvait écouter, en cachette ou pas, dans sa chambre comme s’il s’agissait de la transgression ultime, quand en vérité ça faisait autant marrer les parents. On rigole, mais en plus du top du Top 50, Elmer joua à New York avec les Ramones et surfa pendant un bon moment sur ce succès. Rincé en 1993, le groupe s’est évidemment reformé en 2006, même si on imagine que Daniela a pris un coup de vieux.
Elmer Food Beat – Samedi 9 avril à 20h, au CCO (Villeurbanne).
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