Comme chaque deuxième dimanche de juin, la ville de Lyon se transforme pour accueillir une multitude d’auteurs de bande dessinée. Pontes du 9e art ou petits nouveaux qui se lancent dans le dessin, le public ne sait plus où donner de la tête. Ce week-end des milliers de visiteurs se sont pressés sur la Presqu’île à la recherche de leurs auteurs préférés.
Expositions, dédicaces, conférences, ateliers pour petits et grands. Le Lyon BD Festival ne manque pas d’idées pour satisfaire les lecteurs de bande dessinée. Sous le chapiteau de la place des Terreaux, on se presse dès l’ouverture pour acheter un album et le faire dédicacer. Les files d’attente s’allongent de minute en minute et même la chaleur étouffante sous les chapiteaux ne parvient pas à décourager les plus téméraires. Albums serrés contre la poitrine, les festivaliers attendent sagement, une bouteille d’eau jamais bien loin, que leur album devienne unique. Au fond du chapiteau, la scène. Chaque heure, une nouvelle rencontre débute. Pénélope Bagieu, Lisa Mandel, Frederik Peeters, Boulet, Léah Touitou ou encore le clan Jouvray se succèdent pour présenter leur travail, devant des spectateurs curieux qui n’hésitent pas à poser des questions. La petite scène intimiste est l’occasion pour beaucoup d’échanger avec leur auteur fétiche. “Ça fait très longtemps que je suis le travail de Pénélope Bagieu, et c’est la première fois que j’ai pu lui poser une question. Je suis trop contente, parce que j’ai vraiment l’impression d’avoir été privilégiée, d’avoir pu passer un moment particulier”, lance Julia, tout sourire.
Se promener dans une expo…
Pour les réfractaires aux master classes, pas question de rester sans rien faire pour autant. La multitude d’expositions inédites créées à l’occasion du festival n’est guère sélective. “J’ai déjà été visiter l’exposition Hugo Pratt à Confluences, mais “N’importe où sauf à Ithaque” a quelque chose d’autre à apporter. Et le lieu ne gâche rien !” Pour Marc, fan inconditionnel de Corto Maltese, toutes les excuses sont bonnes pour en savoir davantage sur le héros des mers. Au cœur de l’hôtel de ville, des panneaux affichent le travail de Ruben Pellejero et Juan Diaz Canales. Les audioguides se chargent de satisfaire l’ouïe tandis que des petites boîtes en bois chatouillent l’odorat. Immersion réussie dans le monde de Corto.
Le musée d’Art contemporain, le parc auto de la Fosse-aux-Ours, la galerie des Terreaux et le Comédie-Odéon ne sont pas en reste. Les événements s’enchaînent, au rythme effréné des visiteurs qui trépignent d’impatience. Entre une dédicace et une exposition, pourquoi ne pas s’essayer au dessin ? Petits et grands s’invitent à la table de spécialistes du crayon pour recevoir quelques précieux conseils. Mathilde, 7 ans, sort de l’atelier à la fois amusée et découragée : “Il n’arrêtait pas de dire que c’était facile de dessiner les yeux, mais j’avais du mal ! Bon, par contre j’ai trop bien réussi la bouche !” s’enthousiasme la petite fille sous le regard amusé de ses parents.
Se reposer devant une pièce de théâtre ou une fanfare…
La chaleur est écrasante. Et pourquoi ne pas se laisser quelques minutes pour flâner dans la cour intérieure de l’hôtel de ville ? À l’ombre de l’imposant bâtiment de pierre, quelques transats à l’effigie de la ville de Lyon attendent les festivaliers qui décident de se reposer quelques minutes. Devant eux se succèdent la troupe de théâtre Broglii, le Big Funk’s Orchestra ou encore des battles d’improvisation de dessin. “Les sacs pèsent lourd à force d’acheter de nouveaux livres, et un petit verre posé sur la terrasse, ce n’est pas si mal !” s'amuse un festivalier en sueur. Non, Lyon BD, ce n’est pas que de la bande dessinée.