Comme chaque année, la ville de Lyon se transforme en temple du 9e art pour accueillir des auteurs français et internationaux. Bande dessinée, mais aussi cinéma, expositions, rencontres, tables rondes et spectacles sont, une fois encore, au programme du festival lyonnais.
"L’aventure continue !", lance fièrement Philippe Brocard, président du Lyon BD, lors de la présentation du festival ce matin au Théâtre Odéon. "De la place de la Croix Rousse jusqu’à celle des Terreaux, le Lyon BD a su gagner une identité et imposer le style de la bande dessinée", poursuit-il. Pour cette treizième édition, les organisateurs continuent de voir en grand. Pour le in (les 9 et 10 juin) comme pour le off (du 1er au 30 juin), 273 auteurs et 10 délégations étrangères s’égareront dans les 54 lieux et les 24 expositions dédiés au 9e art.
Lyon, capitale de la BD ?
Depuis maintenant 13 ans, le festival investit les places, les rues, et les institutions de Lyon qui se prêtent volontiers au jeu de la bande dessinée. Et au-delà de Lyon, c’est aussi vers l’international que se tourne le festival. Entre autres, le Québec, la Catalogne, le Liban, l’Allemagne et le Royaume-Uni seront donc représentés et représentants. "Il nous tient à cœur de faire rayonner Lyon à l’international, pour co-produire, et co-créer avec des auteurs d’ailleurs", s’enthousiasme Mathieu Diez, directeur du Lyon BD Festival. Les partenariats, établis sur deux ans, perdurent, et cette année encore, les regards se croisent au détour d’une exposition, d’un spectacle ou de créations inédites. Les élèves de l’école catalane Joso rendront hommage à Barcelone au cœur de l’Hôtel de Ville. L’autrice allemande Julia Zejn et les auteurs français Maël et Kris croiseront leur regard sur l’Histoire de guerre, et en parallèle de cinq auteurs libanais exposeront au parking de la Fosse aux Ours des créations inédites autour du voisinage. La Capitale des Gaules devient, le temps d’un festival, le lieu incontournable pour les amateurs, comme les curieux et "le terrain d’expression des auteurs", assure Mathieu Diez. "Nous sommes le seul festival de bande dessinée d’une grande ville, et la troisième ville européenne en termes de densité de librairies BD, après Paris et Bruxelles. L’année dernière nous avons accueilli 80 000 visiteurs sur tout le mois, il n’y a pas de raison qu’ils soient moins nombreux cette année", annonce le directeur, sereinement.
Sortir de la case
"La BD ce n’est pas juste Astérix", lance avec humour Mathieu Diez. "Les gens l’ont bien compris, et nous travaillons aussi à ce que tous les publics s’intéressent à la BD, parce qu’il y a une multitude de genres." Sortir des cases, des "carcans habituels", c’est à cela qu’œuvrent les organisateurs. Mathieu Diez s’en félicite, les institutions locales laissent une place de plus en plus importante à la bande dessinée : "Quand je suis arrivée, on me proposait de laisser trois planches à côté de l’accueil. Aujourd’hui on peut être fier de constater que le plus gros musée de la ville consacre une exposition complète au travail d’un auteur [Le Musée des Confluences propose jusqu’au 24 mars 2019 une exposition autour du travail d’Hugo Pratt, le démiurge de Corto Maltese]." Les musées, mais aussi les librairies ou encore les parkings LPA, qui accueillent deux expositions pendant le festival, participent au rayonnement de la BD. Pour la deuxième année, les différents prix remis ont disparu pour laisser place à un prix unique, "Hors Cases", qui félicite non plus une œuvre ou un auteur, mais une initiative visant à décloisonner la bande dessinée. Le prix 2018 sera remis, en même temps qu’une dotation de 3 000 euros, le 8 juin à 19h au Musée des Confluences.
Le festival en 3 lieux phares
Pénélope Bagieu, Joan Sfar, Lucie Castel, Diglee, Aurélie Neyret ou encore Rubén Pellejero et Juan Díaz Canales animeront le festival en signant leurs albums ou en participants à des expositions ou des conférences. Comme chaque année, l’Hôtel de Ville sera le théâtre principal du festival. Séances de dédicaces, tables rondes et conférence se tiendront les 8 et 9 juin, avec un espace junior. Les parents pourront laisser leurs enfants une heure maximum, au cours de laquelle ils pourront s’initier à l’art de la bande dessinée ou redécouvrir les albums du magazine Tchô !. À quelques kilomètres, le Musée d’Art contemporain accueillera en résidence l’autrice québécoise Julie Rocheleau ainsi que 10 artistes qui se réapproprieront les œuvres du musée, le samedi 9 juin de 14h30 à 17h30. Tout le mois de juin, l’autrice Pénélope Bagieu, qui a réalisé l’affiche du festival 2018, exposera ses protagonistes hautes en couleur, sorties de son album Culottées, au parking LPA de la Place des Terreaux.
Cette année, l’entrée journée coûtera 6 euros, et le pass deux jours 9 euros. "Le pass donne accès aux musées partenaires, et à l’inverse, si vous achetez une entrée pour un musée, vous pouvez avoir accès au festival", précise Mathieu Diez, qui regrette malgré tout que le manque de fonds ne permette pas aux organisateurs de proposer un festival gratuit. Même avec un budget réduit et restreint par le manque de subvention, les organisateurs du Lyon BD ont reversé en 2017 20% de la recette aux auteurs présents, soit près de 100 000 euros sur un budget total qui atteint 500 000 euros à l'année grâce aux différentes activités d'édition, d'événementiel et de production développées par l'équipe du festival
Retrouvez l’intégralité du programme sur le site du Lyon BD Festival