College, ou l’histoire d’un étudiant réservé qui veut devenir sportif. Avec Keaton à l’écran et Brock à la baguette. Ce soir à l’Auditorium.
1927 marque l’arrivée du son synchrone au cinéma, donc le début du déclin de la carrière du grand Buster Keaton, acteur acrobate au corps élastique et metteur en scène de génie du cinéma muet. 1927 est aussi l’année de production de College (titre français : Sportif par amour), long-métrage méconnu dans son œuvre dont la projection ce jeudi à l’Auditorium sera accompagnée par l’Orchestre national de Lyon.
Satire des campus
Présenté dans une version restaurée, College est une satire des campus américains dans laquelle Keaton interprète un étudiant sérieux et réservé qui, par amour, va tout faire pour changer de statut et devenir un athlète accompli. L’occasion pour l’homme au visage impassible de multiplier les gags visuels et de transformer chaque sport en une farce poétique absurde.
Son corps poids plume se contorsionne, s’abîme, chute mais revient toujours à son état initial. Surmonté de son inséparable canotier et de son flegme mélancolique, Buster Keaton est un être de pure volonté : seul contre tous, il est prêt à tout endurer pour séduire celle qu’il aime et vaincre son éternelle solitude.
En musique
L’accompagnement musical, dont la partition a été spécialement composée pour l’occasion, sera dirigé par Timothy Brock, connu pour ses réinterprétations de nombreux grands films du cinéma muet.
L’Auditorium poursuit donc sa programmation de ciné-concerts ambitieux autour des classiques des débuts du cinéma, après L’Inhumaine de Marcel L’Herbier (festival Lumière 2016) et avant Les Trois Lumières de Fritz Lang le 12 mars prochain. Des réadaptations contemporaines de films réalisés il y a bientôt un siècle, dont la beauté et la poésie continuent d’inspirer les compositeurs modernes.