Si beaucoup de choses ont changé depuis 1730, les ressorts de l’œuvre de Marivaux n’ont pas pris une ride. Confirmation dans deux salles du Grand Lyon cette fin de semaine.
Les codes de la drague, de l’expression du désir (pas forcément sexuel), de l’amour même ont été bouleversés depuis le XVIIIe, époque où Marivaux écrivait son chef-d’œuvre, Le Jeu de l’amour et du hasard*. Pourtant, la pièce reste prisée des metteurs en scène actuels, et continue de toucher les spectateurs à travers le jeu savant qu’organise le dramaturge autour du sentiment amoureux, avec ses déguisements, ses quiproquos, ses va-et-vient entre vérités et mensonges, les difficultés à aimer en dehors de sa classe sociale.
* La première représentation eut lieu le 23 janvier 1730.
Au Radiant ce jeudi, on appréciera la version classique proposée par Catherine Hiegel, de la Comédie-Française : en costumes d’époque et avec l’excellent Vincent Dedienne, mais aussi des figures bien connues du petit écran tels Laure Calamy et Nicolas Maury (Dix pour cent) ou encore Clotilde Hesme (Les Revenants, Les Chansons d’amour).
Au Sémaphore d’Irigny vendredi, la mise en scène de Salomé Villiers, qui intègre des clips vidéo pop-rock et un côté sixties, entend attirer un public jeune, sensible aussi à l’esprit féministe et à la critique sociale.