Le cinéma de Sainte-Foy-lès-Lyon rend hommage au cinéma allemand, en proposant une programmation variée de films du pays de Goethe, destinée aux passionnés de cinéma et de culture germanique.
Le programme “Ciné Berlin” du Ciné Mourguet prévoit, sur cinq dates, la diffusion de cinq films en version originale sous-titrée. Des débats animés par des intervenants franco-allemands seront organisés après le visionnage de chacun des cinq films.
Ce choix porté sur l’Allemagne ne s’est pas fait par hasard : Grégory Tudella, l’adjoint de direction du cinéma, affirme la volonté de "mettre en avant le cinéma allemand, qui après plusieurs années de silence semble aujourd’hui renaître de ses cendres". Les cinq films choisis sont des films récents, ce qui permet de "garantir une bonne qualité d’image". Si le public est au rendez-vous pour cette première expérience, Ciné Berlin sera renouvelé les années suivantes.
Phoenix, de Christian Petzold – 2014 (1h38)
La Seconde Guerre mondiale est terminée. Nelly Lenz, une survivante d’Auschwitz (interprétée par Nina Hoss, l'actrice fétiche de Petzold), rentre chez elle à Berlin accompagnée de son amie Lene. Nelly a subi de nombreuses brûlures pendant la guerre et doit recourir à une chirurgie de reconstruction faciale, qui modifie quelque peu son visage. De retour à Berlin, elle apprend que sa famille n’a pas survécu à la guerre, ce qui fait d’elle la seule héritière d’une grande fortune. Excepté son amie Lene, personne ne sait que Nelly est encore en vie. Celle-ci va passer ses journées à rechercher son mari, Johnny (interprété par l’acteur allemand Ronald Zehrfeld). Nelly le retrouve finalement dans la boîte de nuit qui donne son titre au film : Phoenix. Mais Johnny ne la reconnaît pas. Persuadé qu’il ne s’agit pas de Nelly, il lui propose un marché : jouer le rôle de sa femme (son propre rôle, donc) afin de récupérer l’héritage. Toujours amoureuse, Nelly accepte.
C’est avec beaucoup d’humanité que Christian Petzold, auteur en 2012 du très fort Barbara (avec les mêmes acteurs), met en scène un sujet des plus délicat : le retour à la vie d’une rescapée des camps de la mort.
Pour présenter Phoenix, le Ciné Mourguet a fait appel à Anne Depretto, enseignante à l’université Lyon 2. Les autres invités ne sont pas encore dévoilés, mais chacune des cinq diffusions devrait être menée par un intervenant qui présentera le film, puis qui animera un débat autour des problématiques soulevées par chacune des créations.
Projection : mardi 10 janvier à 20h
L’Étrangère, de Feo Aladag – 2010 (1h59)
Feo Aladag dresse le portrait réaliste d’une jeune femme turque, Umay (interprétée par l’actrice allemande Sibel Kekilli), qui choisit de quitter son mari violent pour rejoindre, avec son fils Cem, sa famille en Allemagne. L’Étrangère montre à quel point il est difficile, pour une femme turque, de s’émanciper, dans une culture où la tradition exige que les femmes se soumettent à la volonté des hommes.
La réalisatrice autrichienne livre un récit entre la Turquie et l’Allemagne qui invite à réfléchir aux thématiques propres au contexte de conciliation des cultures en Europe.
Projection : mardi 7 février à 20h
De l’autre côté du mur, de Christian Schwochow – 2013 (1h42)
De l’autre côté du mur nous plonge à la fin des années 1970. Nelly (interprétée par l’actrice allemande Jördis Triebel) vient de perdre son fiancé et décide de quitter la RDA avec son fils. Désireuse de commencer une nouvelle vie et de laisser son passé derrière elle, elle se retrouve malencontreusement dans un camp de réfugiés à Berlin Ouest. Là, les services secrets l’interrogent sans cesse, persuadés qu’elle est une espionne infiltrée.
Le réalisateur allemand Christian Schwochow traite ici d’une réalité souvent ignorée : la Westalgie, autrement dit la nostalgie de l’Allemagne de l’Est et de la vieille République fédérale d’Allemagne.
Projection : mardi 7 mars à 20h
Elser, un héros ordinaire, d’Oliver Hirschbiegel – 2015 (1h54)
Le film d’Olivier Hirschbiegel retrace l’histoire de Georg Esler, figure majeure bien que longtemps méconnue de la résistance contre le nazisme. Le 8 novembre 1939, Hitler prononce un discours devant une grande partie des plus hauts dirigeants du parti nazi, dont Goebbels, Himmler ou encore Bormann, dans la brasserie Bürgerbräu à Munich. Une bombe explose. Mais, Hitler ayant raccourci son discours, il ne reste plus que quelques SS dans la salle lors de l’explosion. Georg Elser est arrêté peu de temps après, alors qu’il tente de rejoindre la Suisse. Le sort en est jeté.
Le réalisateur allemand Oliver Hirschbiegel rend ici hommage au courage d’un homme ordinaire, qui s’est levé seul face à l’obscurantisme, et qui aurait pu changer la face du monde.
Projection : mardi 4 avril à 20h.
Almanya, de Yasemin Samdereli – 2011 (1h41)
Ce long-métrage de la réalisatrice Yasemin Samdereli est une tragi-comédie qui prend pour thématique la question de l’identité des travailleurs immigrés turcs venus vivre en Allemagne. Cenk Ylmaz, un petit garçon de 6 ans, se pose des questions sur son identité : est-il allemand, est-il turc ? Il aimerait bien savoir. À l’école, les autres enfants ne sont pas tendres avec lui : ni ses camarades allemands ni ses camarades turcs ne le prennent dans leur équipe pour jouer au foot.
À travers les yeux de Cenk, le spectateur voit toutes les générations de cette famille germano-turque, aux différentes périodes de leur vie.
Projection : mardi 16 mai à 20h