David Tudor & Composers Inside Electronics, Rainforest V (variation 4), 1973-2017, au MAC de Lyon © Blaise Adilon
Vue de l’exposition ”Sounding new” avec Rainforest V (variation 4) – Musée d’Art contemporain de Lyon, 2019 © Blaise Adilon

Lyon : expositions dans tous les sens en mai

Notre sélection d’expositions lyonnaises vous propose ce mois-ci non seulement d’ouvrir grand les yeux, mais aussi les oreilles et même de sortir les mains de vos poches. Tous les sens ainsi en alerte, nous trouverons peut-être “comment survivre à notre condition”.


Sonores au Mac

Alvin Lucier – Empty Vessels, 1997 (collection MAC de Lyon) © Blaise Adilon
Alvin Lucier – Empty Vessels, 1997 (collection MAC de Lyon) © Blaise Adilon

Quatre expositions sont proposées au musée d’Art contemporain de Lyon, avec comme fil conducteur le son. Sounding new présente les œuvres sonores du musée d’Art contemporain de Lyon et leurs expérimentations depuis les années 1960. Dans l’art du temps, les disciplines (musique, arts visuels, théâtre, danse et poésie) sont décloisonnées. David Tudor et Composers Inside Electronics, avec Rainforest V (Variation 4), dernière œuvre acquise, donne l’occasion au musée de présenter les œuvres sonores de sa collection. Autour de l’œuvre de Tudor sont réunies celles de La Monte Young, Terry Riley, Alvin Lucier, Molly Davies et Stephen Vitiello, de Joe Jones, de Peter Moore ou George Maciunas, fortement relié au mouvement Fluxus. Elles dessinent un paysage sonore expérimental auquel on peut rattacher la plasticienne et musicienne Laurie Anderson avec sa poétique Handphone table qui émet de la musique que le visiteur peut écouter en y posant ses coudes (le son est transmis par les bras). Au deuxième étage, Storytelling invite six jeunes artistes à intervenir dans le musée, successivement et en présence du public, à partir d’un indice sonore.

Vue de l’exposition Maxwell Alexandre, Pardo é Papel, au musée d’Art contemporain de Lyon, avril 2019 © Blaise Adilon
Vue de l’exposition Maxwell Alexandre, Pardo é Papel, au musée d’Art contemporain de Lyon, avril 2019 © Blaise Adilon

Au troisième, Tal Isaac Hadad a conçu un projet de performance qui mêle massage et chanteurs lyriques. Parallèlement, se développe un ensemble d’événements autour de la danse, du hip-hop, de la vidéo… Par ailleurs, le MAC offre au jeune artiste brésilien Maxwell Alexandre sa première exposition monographique hors du Brésil, pour laquelle, en résidence au musée, il a créé de nouvelles peintures narratives s’inspirant de sa vie dans la favela Rocinha, à Rio.

Jusqu’au 7 juillet au musée d’Art contemporain


Tactile au musée des Beaux-Arts

Exposition “L’art et la matière” au musée des Beaux-Arts de Lyon © Stéphane Degroisse / MBA
Exposition “L’art et la matière” au musée des Beaux-Arts de Lyon © Stéphane Degroisse / MBA

Cette exposition permet à tous les visiteurs de découvrir des sculptures par le toucher, suivant l’expérience de déficients visuels. Grâce à dix reproductions d’œuvres à toucher, de l’Antiquité au XXe siècle, est rendue possible une découverte sensorielle et sensible des techniques et matériaux de la sculpture.

Conçu par le musée Fabre de Montpellier, ce projet itinérant rassemble des reproductions de six musées français partenaires, dont la remarquable Koré du musée lyonnais. On peut toujours visiter l’impressionnante salle des sculptures.

L’art et la matière, prière de toucher – Jusqu’au 22 septembre au musée des Beaux-Arts


Visuelle 1 : l’industrie en photo au Bleu du Ciel

Caroline Bach et Patrick Weidmann travaillent sur la même thématique, l’une au départ de la chaîne de production, l’autre à l’arrivée. Est montrée au public une représentation visuelle du monde industriel avec ses dirigeants, ses ouvriers, son bâti, ce qu’il advient de ses produits industriels, objets manufacturés ou éphémères.

“Fralib Gemenos vivra” 14 © Caroline Bach / “Produit intérieur brut” © Patrick Weidmann (montage LC)
“Fralib Gemenos vivra” 14 © Caroline Bach / “Produit intérieur brut” © Patrick Weidmann (montage LC)

Caroline Bach s’est rendue sur les lieux de nombreuses usines en grève afin de constater le délitement d’une partie de l’industrie de notre pays. Elle s’est aussi rendue sur les traces de Bataville, en Moselle, un complexe économique d’origine tchèque où l’ouvrier vivait dans l’espace même des usines de production de chaussures. Patrick Weidmann, tel un touriste consommateur, a voyagé dans le monde entier à la rencontre des objets de consommation issus de la société capitaliste. Cette double exposition peut permettre de réfléchir au consumérisme, à la dépense de l’énergie des travailleurs dans le monde de l’entreprise et à la consommation de l’objet manufacturé ou précaire à l’arrivée dans les zones de vente, supermarchés, magasins, etc.

Dites-nous comment survivre à notre condition / Produit intérieur brut – Jusqu’au 25 mai à la galerie Le Bleu du Ciel


Visuelle 2 : les paysages de Toumanian à Regard Sud

Guillaume Toumanian – Silence, 2018-2019. 55x46 cm.
Guillaume Toumanian – Silence, 2018-2019. 55x46 cm.

Né en 1974, Guillaume Toumanian a obtenu une maîtrise en arts plastiques, qu’il enseigne désormais. Il expose ses photographies partout en Europe. Après des séries de portraits, autoportraits et travaux de mémoire autour de l’Arménie, il travaille sur le paysage. Il avait également peint le Grand Chêne de son enfance. Cette œuvre s’inspire aussi bien de l’œuvre de Monet que de la peinture du XIXe, de Whistler et Turner notamment, ou encore des films d’Andreï Tarkovski, Artavazd Pelechian, mais aussi David Lynch. Depuis le printemps 2018, Guillaume Toumanian poursuit ses projets artistiques en Chine, à Pékin, Shanghai et Hangzhou.

Guillaume Toumanian – Jusqu’au 11 mai à la galerie Regard Sud


MAIS AUSSI...

Histoire et balades urbaines avec le musée Gadagne

Le musée Gadagne donne des points de repère sur l’héritage historique de la ville de Lyon, entre autres par l’intermédiaire d’objets qui la racontent. Parents et enfants peuvent suivre des ateliers de faïence, découvrir la vie étonnante de Pierre Poivre entre Lyon et l’Océan indien où il implante des épices rares. Dans le cadre des fêtes de la Renaissance (18 et 19 mai), chacun peut redécouvrir la ville à cette époque ou découvrir les œuvres de Lionel Sabatté (voir notre sélection Expos d’avril) et suivre des conférences. Des balades sont organisées au parc de la Tête-d’Or, au musée des Beaux-Arts, autour des “ventres de la ville”, du “chic automobile” ou des “racines de Vaise”. Quant au musée des Arts de la marionnette, il propose son nouveau parcours ludique autour par exemple de “visites contées”.


À NOTER

  • Réservez votre soirée le 18 mai pour la Nuit des musées

  • La Mapraa (Lyon 1er) passe exclusivement d’une édition papier à son édition numérique : informations professionnelles, annonces d’expositions, chroniques, réactions, stages, cours, conférences… Jusqu’au 25 mai, exposition de Daniel Clarke et Florence Reymond, avec la galerie Françoise-Besson (Lyon 1er).

  • Le musée de l’Imprimerie et de la Communication graphique propose une exposition autour de L’odyssée des livres sauvés

  • Jusqu’au 12 mai, le musée des Confluences propose “Désir d’art”, l’histoire de la collection d’un couple amoureux de l’art africain. Le musée permet également de retrouver sa baleine (exposée jusqu’en 2002 au musée Guimet), qui a été restaurée et plane désormais dans l’entrée au-dessus des visiteurs.

  • Le MAC organise un appel local pour ses “Résonances” à la proche Biennale d’art contemporain (du 18 septembre au 5 janvier 2020).


[Article publié dans Lyon Capitale n° 788 – Mai 2019]

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