Cette Fête des lumières 2018 - 8 décembre sera-t-elle une grande édition ? L'absence de la place des Terreaux laisse un grand vide qui n'est pas comblé, et des installations sont de réelles déceptions. Heureusement, nous avons aussi quelques coups de cœur.
Coups de cœur, déceptions, quelques grandes tendances se dessinent déjà pour cette Fête des lumières 2018, plus intimiste, mais aussi plus participative. Les 6, 7, 8 et 9 décembre, les visiteurs pourront ainsi découvrir une édition qui surprend parfois, mais parvient à réussir ses deux grands rendez-vous Bellecour et la cathédrale Saint-Jean.
Nos coups de cœur
Les Anooki sont trop forts !
Ils vont finir par devenir les mascottes de la Fête des lumières. Après la gare Saint-Paul en 2012, l'opéra en 2014, les Anooki reviennent et s'attaquent à la place Bellecour avec Une petite place pour de grands rêves de Moetu Battle et David Passegand. La grande roue ou la statue de Louis XIV deviennent des terrains de jeu pour les petits Esquimaux avant un final dont la musique devrait rester dans la tête pendant quelques jours. Le public applaudira en rythme avec les Anooki, et ce sont de larges sourires qui se dessineront sur les visages durant quatre jours.
Saint-Jean hypnotisant
Avec ses vrais pigments filmés en studio, puis projetés sur la cathédrale Saint-Jean, Pigments de lumière n'a recours à aucune image générée par ordinateur. À la frontière entre l'art et l'artisanat dans son sens le plus noble, l'oeuvre se pare d'un aspect charnel rarement vu durant une Fête des lumières. C'est beau, peut-être légèrement trop long, mais la performance à elle seule mérite clairement d'aller dans le Vieux Lyon.
Jacobins, Hôtel-Dieu, hôtel de ville : les "petits" veulent rivaliser avec les incontournables
Dans l'échelle de la Fête des lumières, il y a les géantes, comme Bellecour, Terreaux ou la cathédrale Saint-Jean, des lieux suffisamment grands pour offrir des projections à très grandes échelles. Cette année, les lieux plus petits comme les Jacobins, l'Hôtel-Dieu ou l'hôtel de ville se distinguent tous par leur originalité et leur réussite. Aux Jacobins (lieu qui porte chance, car rares sont les installations ratées à cet endroit), You and the night de David Udovtsch est une bonne surprise. L'oeuvre mélange lumière et jets d'eau. À l'Hôtel-Dieu, Réflexions est un bel hommage à 2001 de Kubrick (même si nous avons aimé, certains ont trouvé que cela faisait trop "boite de nuit" avec fumée et stroboscope sur fond de grosses basses, à vous de voir). Enfin, Tricolore dans la cour de l'hôtel poussera les visiteurs à aller jusqu'aux Terreaux même si la place est en travaux (voir dans nos déceptions ci-dessous).
Nos déceptions
La boucle des quais de Saône est bien trop longue
Très ambitieuse avec sa projection de 400 mètres, Reflets de Damien Fontaine propose une boucle de 12 minutes. C'est long, trop long. Paradoxalement, l'oeuvre est belle, mais on frise l'overdose, et lorsque tout se termine, on n'en redemande pas forcément. Reflets aurait mérité d'être sous les 10 minutes, surtout que certains segments sont en dessous des autres.
Saint-Paul rate l'objectif
Avec une oeuvre inspirée par la physique quantique, la gare Saint-Paul était très prometteuse sur le papier. Quantum offre peut être un peu trop en trop peu de temps, avec une projection composée de danse, théâtre d'ombres, musique, sur la façade de la gare, mais aussi sur les côtés. Quantum est à la fois trop terre à terre, et trop abstrait. Pour le coup, c'est bien quantique, mais sans doute pas assez grand public.
Terreaux manque terriblement
Terreaux est une incontournable de la Fête des lumières, mais cette année, elle est en travaux. Même si depuis quelque temps, les œuvres montrées ne sont pas toujours des réussites, l'absence de la place se fait cruellement ressentir cette année. Heureusement, il sera possible de profiter de plusieurs installations autour, qui pourront se déguster en déambulant dans le quartier, avec Abyss place Louis Pradel, Tricolore dans la cour de l'hôtel de ville, puis Keys of Light dans le jardin du Musée des Beaux-arts. Terreaux devrait revenir en 2019, en espérant que la place connaisse à nouveau une belle oeuvre de la Fête des lumières, capable de sublimer ces lieux qui bénéficieront d'une nouvelle jeunesse.
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