Musée des Tissus montage façade salles

Lyon : Le musée des Tissus va-t-il fermer ?

Le musée des Tissus et celui des Arts décoratifs sont en danger de fermeture. Ils sont la propriété de la chambre de commerce (CCI) et ont reçu l’appellation “musées de France”. Absolue référence mondiale dans son domaine, le musée des Tissus semble lâché par toutes les parties prenantes. Incroyable, insupportable et inconséquent, au moment où l’on crie haut et fort que “la culture est un rempart contre la barbarie”…

Ouvert en 1864, le musée des Tissus garde et promeut une des plus importantes (qualitativement et quantitativement) collections de tissus au monde et toute l’histoire de la soierie lyonnaise qui, pour l’Unesco, fait donc partie du patrimoine universel. Soit 2,5 millions d’œuvres, dont des albums d’autant d’échantillons, sur 4 500 ans de l’Antiquité à nos jours.

Collections et savoir-faire

Tissus de Mésopotamie, d’Égypte et de Chine anciennes, tissus médiévaux, modernes, contemporains, tapis, broderies et tant d’autres constituent des collections uniques. Celle des soyeux lyonnais Bianchini Ferrier, les archives, les fonds historiques, les réserves, les bibliothèques font venir chercheurs et visiteurs de toute la planète. Une merveille pour les yeux, l’intelligence et les savoir-faire.

Il y a des peintures et dessins de Philippe de Champaigne, Ingres, David, Sonia Delaunay, Dufy… En outre, les activités de restauration et de formation, le centre d’études s’exportent et attirent internationalement des “clients”. Le musée des Arts décoratifs présente les tissus en situation, ainsi qu’une importante collection d’objets, pièces d’ébénisterie et d’orfèvrerie, boiseries, tapisseries et peintures.

Ce musée très actif n’est pas passéiste et ne sent pas la naphtaline grâce à sa tissuthèque, ses expositions temporaires, sa muséographie et son extraordinaire évolution.

Responsabilités

Le budget est de 2,7 millions d’euros, dont 1,7 million assuré par la CCI et 1 million de revenus propres. Les réformes territoriales ont fait perdre à la CCI 40 % de ses recettes fiscales. Le ministère le la Culture marque clairement son indifférence. La région ne répond pas, la ville et la métropole non plus – ayant aussi à gérer Biennale, musées des Confluences, Gadagne, des Beaux-Arts, etc. Une fermeture définitive serait une sorte de Palmyre occidental. Une fermeture provisoire condamnerait le personnel au chômage. Elle mettrait en danger la conservation des lieux et des collections. Elle provoquerait la fuite des compétences et des cerveaux, pour lesquels on vient spécialement ici de Lyon et de partout.

Une pétition est en ligne pour s’opposer à la fermeture du musée. À l'heure où nous publions elle a réuni plus de 10 000 signatures.

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