Le nouveau projet urbain pour la friche des usines Nexans prévoit de préserver les deux halles, vestige d'un Gerland ouvrier, aujourd'hui fief de l'ENS, bientôt, de l'EMLyon.
Ce mercredi 8 février, la Métropole de Lyon a présenté son projet urbain pour la friche des halles Nexans, dans le 7e arrondissement de Lyon. En concertation avec le promoteur Bouygues immobilier, propriétaire d'environ quatre des (environ) huit hectares du site, elle a obtenu la conservation des deux halles, vestiges de la vie passée du lieu.
Un terrain acquis en 1896
Situé dans le 7e arrondissement, quartier ouvrier, populaire et industriel de Lyon jusqu'au début du XXIe siècle, le lieu a été petit à petit abandonné, devenant un stigmate de de la désindustrialisation et de la délocalisation de l'industrie française.
Il faut remonter en 1896 pour trouver l'origine de ces halles. Selon les archives municipales de Lyon, le terrain est acquis par une fabrique de câble nommée Cortaillod. Elle deviendra la Compagnie générale des câbles de Lyon en 1917 puis deviendra au milieu du XXe siècle une activité de référence à Lyon, bénéficiant de l'explosion du marché du câble électrique.
Désindustrialisation, délocalisation
En 1981, l'entreprise entre chez Alcatel Câble qui sera rachetée en 2000 par le groupe Nexans, leader mondial de l'industrie du câble. L'activité sur le site des halles prendra fin en 2014. A l'époque, quelques mois seulement après l'arrêt de la production des lave-linges dans les usines Fagor-Brandt, les 208 salariés de Nexans manifestent, font grève pour sauvegarder leurs emplois.
Le journal l'Humanité écrivait : "L’histoire de ces boîtes ressemble à celle de tant d’autres : un groupe mondial pressé d’augmenter sa rentabilité en fermant une usine et transférant la production vers d’autres sites pour Nexans, un ancien site d’un grand groupe cédé à un actionnaire incapable de relancer la machine jusqu’à aboutir à un redressement judiciaire pour SITL, ex-Fagor-Brandt."
Nouveau campus de l'EMLyon en 2024
Comme un symbole dans ce quartier au passé ouvrier, dont il ne reste aujourd'hui que deux halles et une plaque, le nouveau campus de l'école de commerce EMLyon accueillera ses premiers étudiants en 2024. Le quartier a vu passer toutes les vagues d'immigrations des XIXe et XXe siècles, des bidonvilles aux HLM, aujourd'hui, la Métropole tente de préserver la mixité sociale - 50 % de logements sociaux - dans un quartier inévitablement en cours de gentrification.
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