Humain, réel et ancré dans son territoire. Angélique Clairand et Éric Massé, de la compagnie des Lumas, promettent un théâtre qui “donne la parole aux invisibles”. Ils ont été choisis par la ville de Lyon pour assurer la direction du Point-du-Jour après le départ de Gwenaël Morin.
De la campagne à la ville, les Lumas (escargots, en poitevin) vont prendre la direction d'une nouvelle coquille. Le théâtre du Point-du-Jour, vacant - même s’il accueille ponctuellement cette saison une partie de la programmation de la Célestine - depuis le départ de Gwenaël Morin la saison dernière, va une nouvelle fois se réinventer. Juchés sur la colline, les deux gastéropodes qui composent la compagnie - Angélique Clairand et Éric Massé, originaires de zones rurales de l'ouest de la France, se sont rencontrés à l'école de la Comédie de Saint-Étienne - promettent un “théâtre décentralisé”, à la fois dans ses murs et dans son territoire. “On veut donner la parole aux invisibles”, disent-ils. Partenariats avec les MJC, les associations, les bibliothèques, les écoles..., tout est envisagé. “On s'immerge toujours pour faire nos créations”, décrit Angélique Clairand. “Dans leur candidature ils ont mis en avant quatre mots : diversité, réel, humain et territoires. C’est pour cela que nous les avons choisis parmi 51 dossiers”, abonde Michel Prosic, le directeur régional des affaires culturelles (DRAC).
En tout, onze spectacles seront proposés chaque année dans la grande salle et six hors les murs. “Ça pourra être dans des locaux d’associations ou dans un parc s'il fait beau. Même si les lumas sortent même par temps pluvieux”, s'amuse Éric Massé. Pendant qu'ils seront dehors, d'autres seront dedans. Deux compagnies vont être accueillies en résidence. Le collectif stéphanois Marthe, récemment plébiscité pour Le Monde renversé, et la compagnie Y. La présentation du programme de saison 2019-2020 aura lieu début juin. D'ici là, la compagnie des Lumas sera aux Subsistances du 22 au 24 mars avec De l'Eve à l’eau, une pièce sur le monde agricole. Qu'ils reprendront au Point-du-Jour en novembre. “C'est bien aussi d'arriver avec cette création pour nous présenter au public avec notre travail”, confie Éric Massé.
Les Lumas vont aussi descendre de leur colline pour diverses collaborations avec les théâtres de l’agglomération, même si rien n'est encore précisé, de nombreux lieux culturels lyonnais étant en plein changement de direction. Côté tarifs, rien n'est encore fixé. Si, avec Gwenaël Morin, les prix oscillaient entre trois fois rien (5€) et rien du tout, là, la nouvelle équipe affiche une volonté de “trouver un équilibre entre des tarifs accessibles pour tous les publics et les recettes propres de la compagnie”. Leur direction va durer trois ans “et potentiellement au-delà”, assure la ville de Lyon.