Le Disquaire Day remet une pièce dans le jukebox ! A l'occasion de sa 9e édition Day ce samedi, trois disquaires lyonnais sur les onze participants font part de leurs vinyles favoris. Quelques idées pour se faire du bien aux oreilles… et un peu moins au porte-monnaie. Morceaux choisis.
La sélection de Dangerhouse
Funhouse, le deuxième album de The Stooges, sorti en 1970. Un vinyle qui, s’il ne figure pas dans la sélection du Disquaire Day (comme tous ceux qu’il propose), est incontournable pour Bruno Biedermann, disquaire chez Dangerhouse. "Ça fait partie des groupes qui ont pavé la voie pour le punk rock, explique-t-il. Super violent et déplacé pour l’époque."
Here Are The Sonics, le tout premier opus de The Sonics, sorti en 1965. "Un disque admirable", pour Bruno Biedermann. Cinq Américains aux "guitares vraiment crades" qui ont à l’époque monté le premier garage band de l’Histoire. Passés inaperçus dans un premier temps, ils sont devenus une référence et ont inspiré, bien plus tard, le mouvement grunge. Autrement dit, sans eux, pas de Nirvana !
Ultraglide In Black, un ovni de The Dirtbombs. Sorti en 2001, ce vinyle recueille 13 titres de reprises. Des morceaux de Stevie Wonder, Marvin Gaye ou encore Barry White à la sauce garage par ce groupe de Detroit. Une ville à laquelle Bruno Biedermann "voue une fascination".
The Night Tripper – Gris-Gris, l’album qui a lancé la carrière du fantasque Dr. John en 1969. Un son rhythm'n'blues typique de la Nouvelle Orléans qui mélange "influences vaudou, incantations, bruits d’animaux, hurlements et chœurs féminins", selon Bruno Biedermann. Bestial.
La sélection de Tiki Vinyl Store
Oak Leaf, du lyonnais Raoul Vignal. "Il fait un peu partie de la famille", pour Ludovic Ferrara, le disquaire de chez Tiki Vinyl Store. Déjà présent lors de la sélection 2017, l’artiste présenté comme "fils spirituel de Nick Drake, John Prine et Townes Van Zandt" sera une nouvelle fois en showcase au magasin, samedi à 18h30, pour présenter ce deuxième album toujours aussi folk sorti l'an passé. "L'idée c'est de suivre les artistes sur toute leur carrière", poursuit Ludovic Ferrara.
Blood Siren, le premier album blues de l'ensorcelante Sarah McCoy, sorti le 25 janvier dernier. Ludovic Ferrara confie "avoir craqué sur elle", comme en atteste le macaron "artiste d'avenir" apposé devant la jaquette. "C'est un peu la petite perle que l'on découvre quand on ouvre une huître, une petite pépite", détaille avec enthousiasme le disquaire. Un mélange vocal entre Janis Joplin, Nina Simone et Amy Winehouse qui se mêle à un univers onirique. Bref, "elle est extraordinaire", résume Ludovic Ferrara.
Breaking Bad Original Soundtrack, pour les amoureux de séries. Une pièce collector sortie en novembre dernier. Ce coffret de cinq vinyles, un pour chaque saison, reprend toutes les musiques du show. "Les disques sont de couleur crystal meth, c'est super beau", note Ludovic Ferrara en sortant un vinyle bleu clair translucide. Le coffret sera à retrouver en double vinyle pour le Disquaire Day. Nul doute qu'il devrait rapidement partir…
Amir, du belge Tamino. Ce flamand d'origine égyptienne présente à 21 ans un premier album mêlant folk, pop et sonorités orientales. "Il a une voix qui fait un peu penser à Jeff Buckley", précise Ludovic Ferrara. Les Lyonnais avaient pu l'applaudir en mars dernier au Transbordeur. "Tout le monde a été scotché, ajoute Ludovic Ferrara. C'est un mec qui devrait encore percer et grimper dans les prochains mois".
La sélection de Original Watts
Alice Clark, un trésor de soul enfoui et édité par Mainstream Records. Xavier Barnier, disquaire chez Original Watts, évoque même un "album mythique" pour ce disque sorti en 1972 et "passé un peu inaperçu à l'époque". Cette édition limitée propose des photos inédites de la session d'enregistrement et un livret retraçant le parcours de cette chanteuse américaine. "Je suis content de le voir réédité pour le Disquaire Day", avoue le disquaire.
Abu Ali, un maxi deux titres du Libanais Ziad Rahbani "plutôt riche et dansant", selon Xavier Barnier. L'artiste fusionne des sonorités disco très seventies à des influences moyen-orientales dans cet album de 1978 enregistré en Grèce. "Il n'a été tiré qu'à 500 exemplaires à l'époque", glisse le gérant. Autrement dit, un "must have".
His Majesty's Pop Life – The Purple Mix Club, un double maxi 45 tours du regretté Prince. Cette compile de 1985 présente des remix et des extended de titres phares du Kid de Minneapolis. "Il n'était là aussi sorti qu'à 500 exemplaires au Japon, développe Xavier Barnier. Ça valait une fortune." Aux fans de sortir l'artillerie lourde pour se procurer le précieux sésame.
Yeketelale, une autre touche locale, proposée par le groupe Ukandanz. "Les musiciens sont lyonnais mais le chanteur est éthiopien", révèle Xavier Barnier. Après un premier opus rock, ce vinyle, dans les bacs depuis le mois de février, offre un "petit côté post-punk" aux couleurs africaines. A base de clavier-basse et de de pads, le groupe délivre une énergie toujours aussi intacte, incarnée par la voix charismatique d'Asnake Guebreyes.