Environ 150 œuvres du peintre lyonnais Jean Couty seront visibles à partir de samedi au domaine de l’île Barbe. Dans un musée tout neuf.
Charles Couty ouvre un musée dédié à son père, le peintre Jean Couty (1907-1991), aux confins de Vaise et de l’île Barbe, en vis-à-vis de la programmation prospective de L’Attrape-Couleurs (dont l’avenir est toujours aussi fragile). Lumineux, spacieux, à échelle humaine, en environ 150 œuvres, ce musée propose un aperçu de soixante années de peinture ainsi qu’un amphithéâtre.
La “peinture-peinture”
Jean Couty renvoie à l’époque où Jean-Jacques Lerrant (mais aussi ses collègues critiques d’art René Deroudille et André Mure) vantait les “pâtes croustillantes de la peinture lyonnaise” ; l’époque de la “peinture-peinture”, balayée depuis par les nouveaux arts officiels, de nouvelles générations, d’autres orientations. Après avoir travaillé avec Tony Garnier ou Louis Sainte-Marie Perrin, Couty deviendra un peintre de la Résistance et sa toile Le Bénédicité sera remarquée par Picasso.
Les femmes et les débâcles
“Petit maître” par sa taille et sa place dans l’histoire de la peinture, Couty fut un peintre “architecte” aux toiles très construites et composées. Un peintre des femmes, des débâcles des fleuves (Rhône), des filles de joie, du monde du travail. Amoureux de ses sujets, davantage dans l’action que dans la contemplation, il pratique une peinture très physique, au couteau, virulente, énergique. L’épaisseur musculaire de sa peinture, brute de décoffrage, renvoie à ses origines creusoises de maçon et de tailleur de pierre qui ne cherchait pas à être celle d’un peintre élégant ou de salon.