Concerts – The Apartments ce vendredi au Sonic, Lloyd Cole à la fin du mois et Johnny Marr (ex-Smiths) en novembre plongent les fans d’indie-rock près de trente ans en arrière. La mélancolie ne sera sans doute pas sensible que dans la voix de l’Écossais.
Pour le fan d’indie-rock, c’est un peu, même si les artistes tant aimés se produisent séparément, “Stars 80” à Lyon cette saison. 80/90 même – du coup le public aura les cheveux un peu moins blancs – puisque l’outsider de l’affaire, le très culte Australien Peter Milton Walsh aka The Apartments (un concert à pleurer au Marché Gare en 2015), s’il a bien débuté dans les 80s, a vu l’essentiel de sa production – actuellement rééditée avec soin par des micro-labels français transis – fleurir dans les années 1990.
Johnny Marr, lui, a surtout vécu son heure de gloire dans les années 1980 en tant que guitariste des Smiths. Car, si un chef-d’œuvre comme The Queen is dead est régulièrement cité comme l’un des dix plus grands disques anglais de tous les temps (verroteries des Beatles comprises), c’est peut-être moins pour les jérémiades ironico-littéraires de la diva Morrissey que pour la richesse de ses arrangements et son jeu de guitare ligne claire – son humilité tranchant avec la figure de Castafiore Moz était sans doute le secret de l’alchimie smithienne. Si sa carrière post-Smiths fut moins fringante (Electronic, Johnny Marr & the Healers), Johnny Marr est rapidement devenu la référence de toutes les générations anglaises montantes, le grand frère, l’exemple à suivre, la figure culte.
Culte, Lloyd Cole ne l’est pas moins. Des trois, le héraut de la ligne claire écossaise est sans doute celui qui a connu le plus grand succès (tout le monde se souvient au moins inconsciemment de ses tubes empruntés par Philips à la fin des années 1980 pour la publicité de son soundmachine compact disc). D’abord avec ses Commotions, à partir de 1983, dès l’album Rattlesnakes et une poignée de titres inoubliables (Perfect skin, Are you ready to be heartbroken ?, Forest fire) que son sens de la mélodie continuera de produire à la chaîne en solo à partir de 1989 depuis New York, sans jamais renier une ambition musicale plus large et parfois mal reçue. C’est une anthologie de sa période la plus créative, 1983-1996 (soit les trois albums des Commotions plus cinq albums solo) que l’Écossais viendra célébrer sur scène avec dans la voix ces inflexions mélancoliques qu’on a toujours connues.