Depuis cinq ans, Jacques-Yves Henri administre et met en scène bénévolement de nombreuses pièces de théâtre au Carré 30, lieu intimiste de culture théâtrale et de poésie à Lyon. Avant de tirer sa révérence, il signe la mise en scène d’Une femme d’hier et d’aujourd’hui.
C'est sur le ton de la plaisanterie que Jacques-Yves Henri tire sa révérence, après cinq ans de bons et loyaux services : "Je suis anti-troisième âge et anti-politiquement correct. Maintenant, je veux regarder passer le monde et je me retire en Prusse orientale."
Très actif au sein du théâtre associatif du 1er arrondissement Le Carré 30, l'homme n'est pas inquiet quant à sa succession : "Il y aura toujours la même volonté de créer et d'apporter un regard nouveau à travers nos pièces. J'ai bien préparé ma succession. La nouvelle équipe est constituée d'habitués du milieu qui vont gérer la structure sans but lucratif, à la manière d'une coopérative."
À l'heure où les subventions culturelles de la Ville de Lyon et leur utilisation par différentes structures font débat, le futur ex-administrateur ne se sent que peu concerné. "Le Carré 30 n'a jamais été largement subventionné par la ville, ou même aidé un tant soit peu par la mairie du 1er. La structure continue pourtant depuis plus de vingt ans à proposer des événements originaux, comme le Mois de la poésie, en mars."
“Le premier exploité de l’homme, c’est la femme !”
Pour sa dernière mise en scène, Jacques-Yves Henri revient à ses fondamentaux. La condition des femmes, c'est "son dada". Il avait en effet souhaité instaurer pour le 8 mars une journée “interdite aux hommes”. Une idée qui n'avait pas manqué de faire polémique.
Avant de partir vers de nouveaux horizons, il signe donc la mise en scène d'une dernière création pour le Carré 30 : Une femme d'hier et d'aujourd'hui. Inspiré par les textes de Jean Cocteau La Voix humaine et Le Bel Indifférent, notamment joué par Edith Piaf, les deux pièces mettent l'accent sur la dépendance des femmes... aux téléphones portables.
Lorsque l'on demande à Jacques-Yves Henri pourquoi il a choisi de parler des femmes pour sa dernière mise en scène en France, il répond en souriant : "Je pense que je tiens cela des racines marxistes : le premier exploité de l'homme, c'est la femme."