La danseuse indienne Shantala Shivalingappa est à Lyon ce mardi pour un récital unique, avec une danse de haute qualité technique, empreinte d’une grâce et d’une sensibilité remarquables.
Formée très jeune au kuchipudi, une danse traditionnelle du sud de l’Inde qui alterne danse pure, moments rythmiques et parties chantées issues de la mythologie indienne, Shantala Shivalingappa a également travaillé avec Pina Bausch, Peter Brook et Sidi Larbi Cherkaoui. Cette collaboration lui a permis d’enrichir son propre répertoire tout en participant à une exploration de la danse et de la musique au sein d’autres univers. “Je crois que ce qui fait le génie de la tradition, dit-elle, c’est qu’elle soit à la fois structurée de manière extrêmement précise et riche, mais qu’elle laisse aussi une grande part de liberté à l’interprète. C’est dans ce processus que toute tradition peut demeurer vivante et pertinente et rester le reflet fidèle de chaque époque qu’elle traverse. Mon maître de kuchipudi, Vempati Chinna Satyam, m’a appris que l’interprétation du style classique doit rester perméable à toutes les influences qui pourraient le nourrir. Me plaçant en tant que spectatrice, je suis étonnée d’observer comme mes chorégraphies de kuchipudi sont empreintes de touches, de teintes, de dynamiques dont je reconnais la provenance chez les artistes de tous genres qui m’ont inspirée.”
La beauté de l’univers sur un plateau de cuivre
La pièce que Shantala Shivalingappa présente à la Maison de la danse ce mardi, Akasha, est composée de cinq poèmes écrits entre le XIIIe et le XVIe siècle qui sont des hommages à la beauté de l’univers, à la compassion, la trahison, à l’amour, la sensualité, aux éléments, aux dieux salvateurs, évoquant aussi la violence destructrice. Jaya Jaya Durge, la troisième pièce, sera dansée sur le plateau de cuivre, technique particulière du kuchipudi.