2e épisode de notre triptyque sur l’histoire de Mai 68 à Lyon – La mort du commissaire Lacroix a marqué un tournant dans l’opinion publique face au mouvement de Mai 68. Tandis que la ville affiche un soutien renouvelé au gaullisme, les facs lyonnaises se divisent.
25 mai 68. Après la mort du commissaire Lacroix (voir Lyon Capitale d’avril), la ville est groggy. Les gaullistes reprennent l’ascendant et confirment le changement d’esprit en remportant fin juin les élections législatives. “Et maintenant, que faut-il faire ?” s’interrogent ceux qui ont cru à l’esprit de mai. Le 11 juillet, quai Claude-Bernard, la faculté de lettres est évacuée. Une vague de chaleur assomme les Lyonnais. Pendant ce temps, la ville poursuit sa mue. Des immeubles anciens ont été rasés rue Mercière et Louis Pradel aurait continué son entreprise sur l’autre rive de la Saône – il voulait remplacer le Vieux-Lyon, considéré comme mal famé et insalubre, par une autoroute – si une mobilisation de Lyonnais n’avait débouché sur son classement en “secteur sauvegardé”. Le maire se contentera de traverser officiellement le tunnel de Fourvière, encore en pleins travaux. L’ancien monde continue comme si rien ne s’était passé en mai. En 1969, lors de l’élection présidentielle, Lyon couronne Georges Pompidou, du parti gaulliste UDR, face à Alain Poher du Mouvement républicain populaire. La gauche, divisée, ne parvient pas à se qualifier pour le second tour. La ville est-elle passée à autre chose ? En tout cas, pas les facs, dont la division a des conséquences encore visibles aujourd’hui.Lyon n’est pas une ville universitaire
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