Mercredi, 20h30, à la Halle Tony Garnier. Les gens se pressent pour entrer, cartons d’invitation à la main. Les journalistes doivent patienter, ils subissent l’éternelle épreuve du « Vous êtes sur la liste… ou pas ». Un quart d’heure après, tous munis d’une paire de lunettes bicolores, les spectateurs et privilégiés patientent. Thierry Frémaux, le directeur de l’Institut Lumière, ouvre le bal et présente un festival «entre amis », venus pour partager « un moment d’amour » du 7e art. Sacré programme ! Merci monsieur le Préfet, merci le Département et la Région et surtout merci Gérard Collomb, le président du Grand Lyon car le festival n’est pas celui de la ville de Lyon mais bien celui du Grand Lyon, une nuance qu’il ne faut surtout pas négliger. Et d’ajouter avec fierté qu’il existe un Grand Lyon, alors que pour l’instant, il n’y a pas de Grand Paris… Tous les moyens sont bons pour valoriser l’agglomération lyonnaise.
Une cérémonie ludique ?
Le maître de cérémonie tient toujours en haleine son public à propos de la liste des invités du festival. Les regards parcourent la salle à la recherche des stars, que beaucoup sont venus pour approcher. « Tiens je crois que là-bas c’est Kusturica, à côté de la femme en rouge. ». « J’aimerais bien voir les frères Dardennes, mais je ne me souviens plus trop à quoi ils ressemblent. » Et Clint ? Pour faire passer le temps, Thierry Frémaux décide de faire jouer les spectateurs. Subtil moyen de parler des partenaires, il présente dix bandes annonces les regroupant tous, et tente de faire deviner de quel film est tiré le fond sonore de chacune. Toujours dans le registre ludique, il s’agit à présent de mettre en relation le film et son public. Un court métrage de Zoltan Spirandelli est diffusé - « Qui ça ? » demande une femme à son mari. « Je ne sais pas, je n’ai pas compris. ».Ce film de onze minutes a pour vocation de faire chanter le public, en canon, sur le titre « Le Coq est mort ». Pourquoi ? Nul ne le sait… Une question tout de même : est-ce que Clint a chanté ?
Des célébrités et des moins célèbres
Enfin ! Enfin on va savoir ! Thierry Frémaux sort un papier de sa poche sur lequel figure une longue liste. Elle commence très fort : Emir Kusturica, Marjane Satrapi, Xavier Giannoli, Paolo Sorrentino, Asia Argento, Clotilde Courau, (…), Melvil Poupaud, Agnès Varda, (…), Gaspard Noé, (…), Thierry Lhermitte, Laurent Gerra… Les journalistes essaient de prendre des notes pour avoir une liste exhaustive des invités du festival, mais l’appel va trop vite. Pour résumer, des gens connus, des gens moins connus, des inconnus et ceux qui ont atterri ici par hasard. Enfin on va apercevoir Clint. Thierry Frémaux prononce les mots attendus : « Et en invitée d’honneur… Claudia Cardinale ». Quoi ? Mais non, l’invité d’honneur c’est Clint, pas Claudia ! « Ce sont les deux, en fait » précise un spectateur. Ah… Mais pourquoi n’est-il pas sur la liste des invités ?
Quelques projections de films des frères Lumière plus tard, la cérémonie touche à sa fin. Après ? On boit, on mange, on parle. C'est finalement Gérard Collomb qui répond à la question : « Où est Clint ? ». « Mais il ne viendra que samedi ! » Ah… d’accord. Autrement dit, il vient, reçoit son prix et repart. « Oui, mais gratuitement. » Quel soulagement ! Tout de même, Clint à Lyon, ça fait rêver.
David Lopes
Les commentaires sont fermés