L’une des plus grandes artistes du flamenco actuel revient à Lyon avec une version féministe de Carmen. Ce mardi et demain mercredi au théâtre antique.
Celle qui dansa avec le maître Antonio Gades est aujourd’hui une référence dans le monde entier, imposant un style respectueux de la tradition mais façonné par un corps dansant moderne, empreint d’une ouverture sur le monde et les autres arts.
L’œuvre de la maturité
Si elle avait déjà dansé Carmen, María Pagés avait jusque-là refusé de chorégraphier l’œuvre, estimant nécessaire que le temps de la maturité fasse son chemin. La chorégraphe pense que la vie est une chose qu’il faut prendre au sérieux et que l’art, comme interprétation de la vie, appelle à l’humilité dès lors qu’il est porteur d’une responsabilité éthique.
Contre le cliché de Carmen
Elle rejette ainsi le mythe dans lequel a été enfermée la Carmen de Mérimée, considérant qu’il s’agit d’un cliché construit par la société masculine. Sa version sera féminine et féministe, qui revendique et affirme une identité avec des émotions et des réflexions à partir de son parcours de femme, réel. Et la danse sera le reflet de la diversité des femmes et des sentiments exprimés. Car, pour María Pagés, “Carmen est en toutes les femmes et toutes les femmes sont Carmen”.
Dans cette aventure conçue à partir de dix tableaux, elle a fait appel à huit danseurs et danseuses et sept musiciens (classiques et flamenco) qui seront sur le plateau à leurs côtés.