Inconnu au bataillon, l’opéra d’Arrigo Boito donne le premier rôle à Méphistophélès plutôt qu’à Faust. La partition est luxuriante et la mise en scène signée Alex Olle. Première ce jeudi.
Pour sa première production de l’année, l’Opéra de Lyon prend le parti de la curiosité. Inconnu au bataillon, Mefistofele, opéra en un prologue, quatre actes et un épilogue composé en 1868 par Arrigo Boito, est une œuvre pourtant charnière dans le domaine lyrique italien, en ce sens qu’elle rompt avec l’opéra italien traditionnel (Boito collabora pourtant avec Verdi pour Simon Boccanegra, Otello et Falstaff) en adoptant les longs développements wagnériens, ce qui lui valut à l’époque un accueil mitigé dans son pays.
Le diable, Rustioni et Olle !
Œuvre avant-gardiste, donc, Mefistofele est une adaptation du Faust de Goethe mais qui accorde (contrairement à Berlioz ou Gounod) le premier rôle à la figure diabolique donnant son nom à l’opéra. La partition, moderniste pour l’époque et luxuriante, sera portée par la baguette de Daniele Rustioni, le directeur musical de l’orchestre de l’Opéra. La mise en scène, quant à elle, a été confiée à un habitué de la maison, Alex Olle et sa Fura dels Baus (Tristan et Isolde en 2011, Le Vaisseau fantôme en 2014, L’Histoire du soldat la saison dernière…), connu pour ses visions souvent originales et radicales des œuvres. Une rareté à découvrir !