La Lyonnaise Michèle Daclin a été faite chevalier des Arts et des Lettres pour sa contribution au rayonnement culturel de Lyon.
Michèle Daclin a été décorée, jeudi 11 mai 2023, de la croix de chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres. Les insignes lui ont remises dans les salons rouges de l'Hôtel de Ville de Lyon par François Bordry, ancien président de la Biennale de Lyon, sous la présidence d'honneur du maire de Lyon Grégory Doucet.
Ayant suivi un doctorat de droit, diplômée de Sciences Po Lyon, Michèle Daclin a commencé sa carrière chez Berliet (devenus Renault Trucks). Fidèle à son directeur parti rejoindre la banque Veuve Morin-Pons, Michèle Daclin a poursuivi sa carrière dans l'établissement bancaire lyonnais, fondé en 1829, où elle a participé à sa modernisation, tout en s'occupant parallèlement des ressources humaines et des grands comptes. A 26 ans, elle a piloté le nouveau siège social de la banque à la Part-Dieu.
En 1984, Michèle Daclin quitte la banque pour devenir conseil indépendant en ingénierie financière.
La culture chevillée au corps
A cette époque, au début des années 80, Lyon connaît un foisonnement d'initiatives culturelles. Séduite par les nouvelles idées, Michèle Daclin participe à ce grand élan. Elle participera à la création de la Maison de la danse, de celle du festival Berlioz, ancêtre des biennales de Lyon et à ce qui préfigurera l'Institut d'art contemporain de Villeurbanne.
Elle sera administratrice des Biennales de Lyon jusqu'en 2022. Elle présidera le Grame, labellisé Centre national de création musicale, qui apporte un soutien et un accompagnement actif aux artistes, compositrices et compositeurs, qu’il accueille en résidence, à qui il passe commande et dont il produit et diffuse les œuvres.
"La culture est un lien entre les personnes au-delà des clivages politiques, un rempart contre la barbarie."
Michèle Daclin
Curieuse de l'art sous toutes ses formes, comme elle aime à le dire, Michèle Daclin prendra également part à des initiatives moins institutionnelles, comme le Festival Sens interdits, construit autour des problématiques de mémoires, d'identités et de résistances.
"La culture est un lien entre les personnes au-delà des clivages politiques, un rempart contre la barbarie" a illustré Michèle Daclin, citant Albert Camus : "tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude".
Forte de son expérience dans la banque et la finance, Michèle Daclin mettra à disposition ses connaissances pour appliquer les premières lois sur le mécénat aux activités culturelles.
Ancienne présidente du Grame, Michèle Daclin a été saluée par son successeur Marc Monnet qui a reconnu en elle une "personnalité riche". Anouck Avisse et Sébastien Rivas, co-directeurs du Grame, ont quant à eux rendu hommage à sa "défense infatigable de la création" et à son "ouverture d'esprit" .
Une tolérance et un humanisme qu'elle mettra au service d'Aralis, association qui accueille les travailleurs immigrés et les personnes en difficulté, aujourd'hui devenue une fondation.
Particulièrement attachée à la liberté d'opinion et d'expression, sur lesquelles reposent la liberté de la presse, Michèle Daclin fut aussi présidente de la Société des lecteurs de Lyon Capitale et à ce titre membre du conseil d'administration du journal.