Joachim Mogarra fait partie de ces artistes trublions dont la fantaisie et l’humour potache détonnent dans le champ de l’art contemporain.
Digne héritier dada, Mogarra mêle l’art et la vie depuis ses premiers travaux (hilarantes mises en scène façon roman-photo cheap). Se définissant lui-même comme un “photographe d’atelier”, il érige depuis la table de sa cuisine un petit théâtre imaginaire en noir et blanc où les objets les plus triviaux du quotidien, tels que des livres, des morceaux de sucre, du carton, s’agencent et permettent à l’artiste de réinventer le monde.
L’humour qui s’en dégage repose sur l’écart entre l’objet usuel reconnaissable et ce qu’il représente, sur les différences d’échelle (une tasse devient pagode, un chocolat un adorable chalet), le mélange des genres (des références pointues de la littérature ou des sciences sont traitées de manière légère et humoristique) et surtout la légende qui accompagne l’image – marque de fabrique de Joachim Mogarra – qui apporte le décalage et la fantaisie à l’œuvre.
Le Transsibérien à Leningrad présenté au public à la bibliothèque de la Part-Dieu (qui poursuit là son remarquable travail de médiation autour des trésors qu’elle possède) ne déroge pas à la règle. Extrait de la série “Images du monde”, le Transsibérien de l’artiste brille par sa poésie et son économie de moyens pour figurer le voyage dans la poudreuse.
Avec Joachim Mogarra, la bibliothèque propose une entrée particulièrement ludique dans une des facettes les plus décomplexées et drôles de l’art contemporain.
Une œuvre/30 minutes – Joachim Mogarra, Le Transsibérien à Leningrad. Vendredi 25 (à 12h30) et samedi 26 avril (14h), à la bibliothèque de la Part-Dieu (silo de conservation), 30 bd Vivier-Merle, Lyon 3e.
Inscriptions en ligne ici.