Du 4 au 8 avril, le festival dédié aux cultures numériques rouvre ses portes aux Subsistances à Lyon pour sa 6e édition. Cette année il a pour thème principal l'immersion dans d'autres réalités, aussi bien à travers divers projets d'innovation qu'avec l'art 3.0.
Installé aux Subsistances de Lyon, le parcours d'exposition comporte au total 11 installations. Des artistes français, mais également Suisses, Canadiens, Néerlandais ou Allemands sont venus présenter leurs créations.
Ainsi, si vous rendez visite au duo Suisse Z1 Studio vous pourrez observer des minéraux à la fois réels et en numérisation 3D. Grâce à un capteur, les perspectives des pierres numérisées s'adaptent à votre point de vue et à votre position dans l'espace. “Nous avons ramassé ces pierres par hasard, au cours d'un voyage. À la manière d'un enfant, nous les avons observées sous différents angles, et comme nous étions tous les deux dans le numérique, mais désirions préserver cet aspect poétique, nous avons eu l'idée de ce projet commun nommé Horao”, confie Camille de Dieu de Z1 Studio.
Un jeu avec nos sens et notre imagination
Avec son cerceau composé de LED, les Néerlandais du collectif Children of the light jouent également sur notre perception de la réalité. Diapositive 1.2 , l'œuvre qu'ils présente, mêle cinétique, lumière et son. Selon là où on se place dans la pièce, on est éclairé ou bien totalement plongés dans la pénombre, grâce aux différentes propriétés du spectre lumineux. Cette impressionnante création en immersion totale est toutefois à éviter pour les claustrophobes.
Certaines artistes féminines misent quant à elles davantage sur notre imagination, comme Sabrina Ratté ou Marie Lelouche. L'une est Canadienne, l'autre Française, et leurs œuvres n'ont rien en commun si ce n'est leur passion pour l'architecture. La première, Sabrina, s'est inspirée de ses années vécues dans un château Parisien pour réaliser ses projections numériques : Machine for living. Elles mettent en scène des architectures en 3D, basées sur notre conception des villes utopiques, auxquelles elle a ajouté le numérique, créant une impression d'infini.
Des nouvelles technologies au service de l'art
Marie Lelouche quant à elle a mis en place une structure architecturale réelle en polystyrène au centre d'une large pièce. Sa particularité est qu'on découvre l'œuvre à l'aide d'un smartphone et d'un casque audio : en regardant la structure à travers l'écran, de nouvelles formes géométriques apparaissent autour et complètent la réalité. L'intérêt du casque audio est d'écouter une voix robotisée qui nous donne des indications sur le déplacement que nous devons effectuer dans la pièce. Cette réalisation, Marie l'a mise en place pour une raison bien précise : “J'ai toujours été passionnée d'architecture. Je sculpte beaucoup, je fais des moulages... Et avec le temps je me suis heurtée à un problème : j'avais envie de mouler certains bâtiments, certaines structures, mais ils étaient bien trop imposants pour que j'en ai la capacité. C'est à ce moment-là que j'ai découvert la numérisation de 3D qui m'a permis de scanner tous les objets et morceaux d'architecture que je voulais, puis de les transférer dans cette interface. Quant à la voix dans le casque, elle ne sert qu'à donner du rythme à la création.”
L'occasion pour des groupes de travail d'exposer leurs projets
Le Reality Research Lab, qui travaille autour du concept de réalité, propose aux visiteurs de découvrir leurs travaux. Contrairement aux autres, aucune volonté artistique ne les a motivés, il s'agit simplement d'immersions en réalité augmentée, virtuelle ou mixte. Le festival propose aussi durant ces 5 jours différents talk-shows, des tables rondes, des masterclass, mais également des soirées animées par des concerts ou DJ set... En résumé, un programme plutôt bien chargé et des expériences inédites.