Spectacles, ateliers, cours de danse, rencontres, projections et bal sont au programme… Le “Moi de la danse” questionne l’identité de celui qui danse.
On ne le voit pas si souvent que ça à Lyon, aussi Attends, attends, attends… (pour mon père) de Jan Fabre est sans doute la pièce la plus… attendue, qui explore l’art de la procrastination, symbolisé par un monologue imaginaire qu’un fils mène avec son père. Le premier a tout à découvrir, créant une situation où tout est encore possible, le second a déjà vécu et perdu beaucoup de choses. Dans ce fil tendu où le fils ne cesse de dire au père “Attends, attends, attends…”, beaucoup d’émotions se joueront sur scène pour nous toucher au plus profond de nous-mêmes.
Fidèles à leur recherche sur l’identité privée et collective, les jeunes et talentueux lyonnais du collectif ÈS présenteront 1re mondiale, une pièce constituée de trois solos qui interroge la construction d’une œuvre collective à partir d’un dialogue entre le groupe, l’individu, les lieux et les espaces autour.
Après son succès à la dernière Biennale, le Suisse Thomas Hauert revient à Lyon avec How to proceed, rendant un hommage aux danseurs qui l’accompagnent depuis vingt ans, qu’il considère comme les véritables moteurs de ses pistes de création. Dans le même temps, il évoque son malaise d’être dans la société actuelle avec ses inégalités et ses incertitudes environnementales, illustrant dans sa danse une sorte de mid-life crisis, comme il le dit lui-même alors qu’il vient d’avoir cinquante ans.
Résister jusqu’à la folie
Soutenu depuis de nombreuses années par les Subsistances, l’Américain Mark Tompkins ironise avec Stayin Alive sur la vie qui passe et le vieillissement. Il sera bien sûr question de la transformation inévitable du corps intime, de l’esprit et de la manière dont il est possible de résister jusqu’au moment final. En tant qu’homme, mais aussi en tant que danseur.
Pour clore le festival, le collectif ÈS reviendra animer un bal gratuit, le Karaodance, autour, on s’en doute, de la pratique du karaoké qui, si elle peut nous plonger dans l’illusion, n’en est pas moins un joyeux moment de liberté où chacun prend du plaisir à se mettre en scène pour créer ses propres performances en live.