L’un des pionniers de l’aventure artistique engagée de la deuxième moitié du XXe siècle nous a quittés le 3 juillet.
Pierre Giouse est mort le 3 juillet à l’âge de 88 ans. Après en avoir été l’un des pionniers, Pierrot était un personnage, l’un des derniers dinosaures, de l’aventure artistique engagée (notamment avec le Parti communiste) de la deuxième moitié du XXe siècle, au temps des banlieues “rouges”, à Vénissieux en particulier. Il a été forgeur dans une aciérie, responsable syndical, ouvrier sur plusieurs chantiers de construction, secrétaire de Travail et Culture à Lyon, gardien au TNP de Villeurbanne… et poète plasticien. Auteur de nombreux textes de livres d’artistes, journaux, revues, catalogues d’exposition et ouvrages collectifs, il avait été l’un des créateurs de la revue Verso. Compagnon de l’artiste Madeleine Lambert, il fut lui-même le créateur d’une œuvre libertaire, engagée, simple, pleine d’un humour espiègle, tels ses Détournements (mineurs) ou ses Livres faits à la maison, À tenir au frais ou Mythologies siennes. De son écriture manuscrite à la graphie si particulière, il maniait une langue volontiers décalée et désuète. Ses “Installations en boîtes transparentes” étaient une perpétuelle fabrique d’objets poétiques à son image : tout de sagesse populaire, de clins d’œil, de fantaisie et d’humanité. Il fut hélas trop peu montré, sauf à la galerie Dettinger (Lyon 2e). La cérémonie d’adieu a eu lieu le 7 juillet.