“Se différencier de l’expérience à la maison.” Le mantra est aujourd’hui répété en boucle par les propriétaires de salles de concert, de stades de football, mais aussi de multiplexes. À Lyon, les cinémas se sont lancés dans une guerre technologique pour remporter un marché qui ne grossit plus.
Faut-il avoir peur du grand méchant Netflix ? Lors du dernier festival de Cannes [2017], la plateforme de vidéo à la demande en illimité a déclenché la polémique en présentant en compétition son film Okja, sans vouloir passer par la case sortie en salles. Son argument est simple : en France, à cause de la loi de chronologie des médias, si Okja bénéficie d’une sortie nationale, Netflix devra attendre trois ans pour le proposer sur sa plateforme. Inconcevable pour l’Américain, qui veut pouvoir disposer de ses productions maison comme il l’entend. Aux États-Unis, la question de voir leur œuvre sortir simultanément dans les salles de cinéma et à la maison est régulièrement soulevée. Les quelques expérimentations n’ont eu aucun réel impact, puisqu’elles ne concernent que des œuvres mineures. Jusqu’à quand ? Apple s’intéresse aujourd’hui à ce marché. Après avoir révolutionné l’usage de la musique dématérialisée avec son iPod, le géant va-t-il s’attaquer au cinéma avec son Apple TV ? À Lyon, trois grands groupes s’affrontent dans la bataille des multiplexes : UGC, Mega CGR et Pathé. Quand le premier a toujours privilégié une posture attentiste face aux innovations, les deux autres ont opté pour l’escalade technologique. Quand la majorité des téléviseurs ont une diagonale comprise entre 100 et 140 cm, les écrans géants de 10 à 20 mètres sauront-ils nous faire sortir de chez nous pour consommer du cinéma ? Pour Pathé comme pour Mega CGR, il semble qu’il faille faire des efforts supplémentaires.Noir total VS stroboscopes
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