Les Arts Florissants dirigés par Paul Agnew © Bertrand Pichène

Musique classique : il était une fois dans l’Ain, le festival d’Ambronay

À l’instar de chaque rentrée, le festival d’Ambronay s’impose comme le rendez-vous incontournable dans le domaine de la musique ancienne, mais pas que…

Alors que le festival d’Ambronay célèbre sa 43e édition, on se rend compte du chemin parcouru depuis 1980. Petit événement familial au commencement, porté par une modeste équipe de bénévoles autour d’Alain Brunet (aujourd’hui encore président de l’association), le rendez-vous tourné vers la musique ancienne a accompagné dès ses débuts la seconde vague de pionniers de l’interprétation sur instruments d’époque, souvent surnommés “baroqueux” (William Christie, Scott Ross, Philippe Herreweghe, Jordi Savall…).


Le festival d’ambronay s’attache d’édition en édition à élargir la “famille” en soutenant les nouvelles générations d’ensembles et d’interprètes


Chemin faisant, le festival grossit au rythme de l’intérêt croissant du public à l’égard du baroque (auquel le festival contribue largement). Non content de fidéliser certaines figures devenues aujourd’hui des institutions dans le domaine de la musique baroque, le festival s’attache d’édition en édition à élargir la “famille” en soutenant les nouvelles générations d’ensembles et d’interprètes associés au Centre culturel de rencontre d’Ambronay – statut auquel le festival accède en 2003, également l’année de la création de son propre label discographique Ambronay Éditions.

Ambronay abbatiale paysage
© Bertrand Pichène

Vingt années plus tard, “Ambronay” fait toujours figure de “poids lourd” tout en gardant une identité conviviale, en grande partie due à ses missions renouvelées d’accompagnement aux artistes et ensembles émergents.

Quatre week-ends et un monument

C’est à nouveau dans le cadre somptueux de l’abbatiale, rénovée au cours des années 2000-2010 et qui fera cette année l’objet d’une illumination artistique baptisée “Lumière de verre”, que se déroule cette 43e édition. Et force est de constater que côté programmation, on ne fléchit pas.

Comme à l’habitude, certaines des formations emblématiques du festival sont à l’affiche. C’est le cas des Arts Florissants, présents pour deux spectacles – l’un consacré aux Madrigaux de Schütz, l’autre aux Cantates de Weimar de J.-S. Bach –, dirigés par le superbe Paul Agnew.

On y retrouve également René Jacobs, à la tête du Freiburger Barockorchester dans des Cantates de Haendel et – première mondiale ! – un oratorio contemporain composé par le chef bien connu du CCR d’Ambronay, Leonardo García Alarcón. Conçu spécialement aux dimensions et à l’acoustique de l’abbaye, cette création nouvelle baptisée La Passione du Gesù s’inspire de l’Évangile de Judas, dont le papyrus du IIIe siècle a été retrouvé en Égypte dans les années 1970.

Ambronay nommé désir

Impossible ici de détailler la totalité d’une programmation aussi pléthorique mais force est de constater l’immense diversité des spectacles proposés

L’ensemble Correspondances de Sébastien Daucé sera bien sûr de la partie dans un programme d’Hymnes sacrés du XVIIe siècle anglais (Purcell, Blow…) associés à des Grands Motets français.
Avec Drama Queens, l’Arpeggiata de Christina Pluhar rend hommage aux femmes compositrices à travers des œuvres de Barbara Strozzi et Francesca Caccini.

À noter que le troisième week-end du festival sera placé sous le signe des femmes interprètes et cheffes d’orchestre, l’occasion notamment d’un programme consacré aux “Concertos fantastiques” de Vivaldi par la violoniste Amandine Beyer et son ensemble Gli Incogniti.

Du crossover avec l’oratorio baroque’n’pop LUCY de Dez Mona & B.O.X. et le spectacle 50/50 du Concert de l’Hostel Dieu mêlant baroque et musique minimaliste. Ou encore Phénix, la création baroque et hip-hop de Mourad Merzouki en collaboration avec la gambiste Lucile Boulanger et l’artiste électro Arandel.

Des musiques du monde, un ciné-concert par-là, de jeunes ensembles à gogo, du jeune public avec le nouveau spectacle La Petite Sirène, de l’excellent collectif Ubique… tous les goûts seront permis !


Festival d’Ambronay Du 16 septembre au 9 octobre – Divers lieux à Ambronay et dans l’Ain


 

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