Jordi Savall  © Philippe Matsas

Musique classique : Jordi Savall et le sens de l’histoire

Le chef d’orchestre catalan, adepte d’une vision contextualisée des œuvres, interprétera la Suite d’orchestre pour Le Songe d’une nuit d’été composée en 1826 par Mendelssohn.

C’est l’histoire d’une démarche. Différente. À rebours des méthodes des grands interprètes du passé qui consistait à appréhender le répertoire symphonique par son “milieu” : le romantisme, arbitrairement institué comme centre de gravité du domaine symphonique.

À cette vision “centriste” qui consistait à aborder parfois (avec parcimonie certes) des répertoires plus anciens (Bach, Mozart…) ou plus modernes à l’aide de lunettes taillées pour les partitions du XIXe siècle, se confronte, dès les années 60, l’approche “historiquement informée” incarnée à l’époque par les premières générations de “baroqueux”.

L’histoire de la musique dans le bon sens

Partant d’un postulat selon lequel une juste interprétation doit tenir compte des conditions historiques de la composition des œuvres, des pratiques instrumentales et de l’organologie en vigueur à l’époque, de nouveaux prétendants à l’excellence – souvent dénigrés par l’officialité – émergeaient.

De ces balbutiements naquit une nouvelle pratique, parfaitement incarnée par le grand Jordi Savall : remonter l’histoire de la musique dans le bon sens… chronologiquement.

Selon eux, par exemple, la révolution esthétique initiée par Mozart se fait au sein d’une société, d’interprètes, d’instruments de musique, s’inscrivant dans la culture baroque-rococo – qui découle elle-même de cultures liées aux époques précédentes (Renaissance, médiévale...). Bien interpréter Mozart ne peut donc pour eux faire l’économie d’une connaissance précise du contexte et d’une maîtrise des pratiques musicales de l’époque où Mozart émerge. Et ainsi de suite…

Infatigable et charismatique Savall

Jordi Savall est l’un des interprètes à avoir défriché le plus de partitions anciennes oubliées. Après les cantigas médiévales, la Renaissance européenne, Marin Marais, Bach, Vivaldi et bien d’autres, c’est avec naturel et bonhomie que notre chaman catalan excelle aujourd’hui dans Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert…

C’est aujourd’hui au tour de Felix Mendelssohn-Bartholdy, dont l’infatigable et charismatique Savall interprétera la merveilleuse Suite d’orchestre pour Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare ainsi que sa Symphonie n° 4, dite “italienne”. Une lecture éclairée qui bénéficiera en outre de l’expérience (historiquement informée) de La Capella Nacional de Catalunya et des timbres instrumentaux (“d’époque”) du Concert des Nations.


Le Songe d’une nuit d’été – Samedi 14 octobre à 18 h, à l’Auditorium

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