Qui suit de loin la carrière et la discographie de Jordi Savall ne s’attend pas forcément à retrouver la légende de la viole de gambe dans un registre symphonique aussi tardif.
Celui qui fut révélé – et de quelle manière ! – au grand public grâce au film Tous les matins du monde sorti en 1991, s’était effectivement concentré dans les premières années sur les répertoires anciens (médiéval, Renaissance, baroque) et un défrichage insatiable d’œuvres anciennes oubliées (appartenant notamment au domaine hispanique).
Mais depuis le milieu des années 2000, papi Jordi a enclenché le turbo sur sa machine à remonter l’histoire de la musique dans le sens chronologique et voilà qu’après Mozart, Haydn, Beethoven, c’est désormais Franz Schubert qui atterrit sur le pupitre du Catalan !
Un Schubert sur instruments d’époque – archets classiques, cordes en boyau, vents d’une facture différente de celle pratiquée aujourd’hui –, éclairé à la lumière des siècles passés. Et si c’était ça la sagesse ? Comprendre le passé pour mieux interpréter les répertoires à venir…
Pari gagné avec ses lectures des symphonies de Mozart ou Beethoven, nul doute que son “Inachevée” et la brillante “Grande” symphonie en ut majeur du compositeur autrichien en convaincront plus d’un. Reste à savoir où s’arrêtera le grand Jordi… Rendez-vous au prochain épisode !
Jordi Savall, Schubert – Le 7 octobre à 20 h à l’Auditorium, Lyon 3e