À l’instar du chef et hautboïste Heinz Holliger, Thomas Zehetmair fait partie de ces interprètes totaux, ceux-là mêmes qui, virtuoses de leur instrument de prédilection, pensent la musique d’une manière si singulière qu’ils se découvrent, inévitablement, un jour chefs d’orchestre.
Comme son homologue suisse, le violoniste allemand vit la musique tel un continuum qui s’étend du baroque à la musique d’aujourd’hui avec à chaque fois cette “vision” radicale qui caractérise les libres penseurs.
Autant à l’aise dans la musique de chambre qu’il pratique avec brio, notamment au sein du Zehetmair Quartet, qu’à l’orchestre de chambre – qu’il dirige souvent du violon solo – Thomas Zehetmair a bel et bien une prédilection pour les ensembles à effectifs réduits qui privilégient l’articulation des lignes et un certain côté analytique des partitions plutôt que les grandes masses orchestrales. Avec cependant un caractère bien trempé et une fougue qui n’a d’égale que ses partis pris tranchés.
Nouveau directeur de l’Orchestre national d’Auvergne, c’est avec un programme baptisé “Contrepoint et architecture” que Zehetmair nous revient ce mois d’avril.
Un programme qui balaye large puisque de Bach – dont il interprétera les concertos pour violon n° 1 et n° 2, dirigeant de la pointe de son archet – à la musique tendant vers le bruitisme de Xenakis (Aroura pour orchestre à cordes), Zehetmair nous fera partager ses lectures affirmées avec, bonus, un petit détour par la musique de chambre et le quintette à cordes n° 2 de Johannes Brahms.
Bach, Brahms, Xenakis – Le 22 avril à 20 h, à l’Auditorium