Le thème du divertissement inspire à “Musiques en scène” une biennale plus pop qu’à l’accoutumée.
L’homme contemporain est constamment diverti, par les images offertes à son regard à chaque coin de rue, par le grand Web et son infinité de sollicitations, par les réseaux sociaux et les smartphones aux notifications addictives... Grame part de ce postulat pour embrayer le pas et nous proposer une biennale Musiques en scène... pop.
Van der Aa, le génie multi-casquette
Une biennale décomplexée, à l’image du compositeur à l’honneur cette année : Michel Van der Aa. Le public lyonnais a pu découvrir ce génie multi-casquette, peu joué en France, grâce à l’Opéra de Lyon et au fantastique Jardin englouti présenté au TNP la saison dernière. Compositeur mais aussi plasticien, metteur en scène et vidéaste, Van der Aa plantait un décor onirique aux couleurs saturées, jonglant musicalement – avec virtuosité – entre écriture contemporaine, “pop” et musiques électroniques. Un opéra aux allures lynchiennes, énigmatique et fédérateur, qui en a surpris plus d’un. C’est qu’à 45 ans Van der Aa est encore jeune (pour un compositeur classique) et sait goûter et par conséquent parler à ses contemporains, à une époque écœurée par la masse informe de divertissements proposés, et tente de l’élever.
Inspiré de la nouvelle éponyme de J.L. Borges, Le Livre de sable est une installation visuelle et sonore qui invite le spectateur à se déplacer dans un espace tridimensionnel où trois couches de vidéos révèlent des points de vue alternatifs. En fonction de votre position dans ce champ (et grâce aux technologies modernes), l’instrumentation et l’orchestration de la musique changeront, éclairant le discours musical de manière mouvante et progressive. Le compositeur néerlandais, à l’honneur de cette édition 2016, verra pas moins de sept de ses pièces interprétées, notamment par l’Orchestre des pays de Savoie, l’ONL ou l’orchestre du CNSMD de Lyon.
Entre autres divertissements
Conformément à ses ambitions “pop”, la biennale proposera également un focus autour du compositeur japonais Ryoji Ikeda, superstar dans le milieu des musiques électro expérimentales, invité depuis longtemps partout... mais pas forcément par les réseaux “musique classique contemporaine”. Deux de ses pièces, Test Pattern (No. 9) et Supercodex, attesteront de la richesse de son travail sur le numérique et d’une esthétique abstraite et décharnée.
Une biennale plus “pop”, plus proche de notre époque, où se bousculeront Steve Reich (avec notamment sa Music for 18 musicians), Michael Nyman (au sein d’un programme composé de pièces anglaises de la Renaissance proposé et imaginé par l’ensemble Céladon), le cinéaste Ernst Lubitsch (dont la bande originale de La Princesse aux huîtres sera réinventée par le fantastique Martin Matalon) ou l’électro-acoustique et très “dance” Magnetic Ensemble...
Une biennale populaire et participative qui invitera le public tantôt à danser sur Steve Reich tantôt à télécharger des applis permettant d’influer sur le son des créations via son smartphone.
C'est un très bonne chose, dommage qu'il n'y ait pas sur scène des ambiances orientales comme on peut les retrouver dans les mariages orientaux par un dj marocain par exemple.En tout cas, j'irais bien faire un tour !