Agitateur dans le domaine des musiques actuelles depuis 1997, on en oublierait presque que le Ninkasi, c'est avant tout de la bière et un nombre croissant d'enseignes qui fleurissent de-ci de-là en Rhône-Alpes. Un groupe qui se développe perpétuellement en prônant l'artisanat et qui soutient l'association Kao Konnection, en charge de la programmation et de l'animation culturelle de ses "filiales". Aujourd'hui, après 10 ans d'existence, le Ninkasi, ce n'est plus seulement un pub restaurant et une fabrique de bière à Gerland. C'est également le Kao, une salle de concert de 600 places, quatre pubs disséminés dans le Grand Lyon, deux autres à Saint-Etienne et une boulangerie dans le 6e arrondissement. L'occasion faisant le larron, le Ninkasi invite le public à découvrir pour son anniversaire ses activités : de la musique, des dégustations, de la vidéo, de la bière, des burgers et de bonnes frites bien grasses... le tout dans une chouette ambiance mi-huile, mi-houblon.
Un nouveau chef aux fourneaux
Autre anniversaire de ce mois de septembre 2007, les 32 ans du nantais Jean-Marie Potier qui devient le tout nouveau le programmateur du Ninkasi. Connu des amoureux de la Ruda pour avoir été le bassiste du groupe pendant 5 ans et quelques 300 concerts, cette expérience n'a pas été sans conséquence sur son parcours. "Cela m'a permis de voir de l'intérieur le cheminement d'un artiste dans sa professionnalisation, de connaître les attentes d'un groupe et les labels, les tourneurs qui l'entourent". Jean-Marie multiplie ensuite les expériences. Programmateur de festivals, animateur radio, directeur artistique, découvreur de nouveaux talents chez Wagram, manageur pour le groupe Paganella et David Carroll... son profil ne peut que séduire l'équipe du Ninkasi qui lui confie une mission : "Maintenir la programmation intensive du Kao, s'ouvrir à de nouvelles disciplines artistiques, à d'autres structures lyonnaises, tout en continuant de soutenir la scène locale". Et quand on lui parle des pressions que pourrait lui faire subir le groupe dirigé par Christophe Fargier, lui préfère parler d'avantages : "Le Ninkasi joue le rôle de subventionneur. Quand tu crées une SMAC (Salle de Musiques Actuelles), tu reçois principalement des fonds publics. Là, on a une entreprise qui a investi dans les murs et qui nous file des ronds avec, pour seule contrainte, de faire vivre le lieu". Rien de très angoissant donc, pour Jean-Marie Potier qui semble plus s'inquiéter des tumultes de l'immobilier lyonnais et de son incapacité à trouver un logement décent dans la capitale des Gaules.
L'homme derrière l'enseigne
Rencontre avec Christophe Fargier, cofondateur et actuel directeur général d'une micro-brasserie qui pourrait bien devenir un empire.
Quelles sont les nouveautés de la rentrée ?
Les travaux du Ninkasi Gerland ont amélioré significativement le fonctionnement du lieu. Le Kao et le Kafé ont été reliés par notre nouvelle salle "La Guitoune". Nous donnons la possibilité au public de circuler plus facilement d'un espace à un autre et de se reposer les oreilles. Le Kao a été rafraîchi et des travaux pour améliorer l'acoustique ont été réalisés. Nous avons transformé également la scène du Kafé qui change de place avec un nouveau système son et lumière.
Qu'est ce qui fait avancer la marque Ninkasi ?
Ce qui anime notre volonté d'aller de l'avant, c'est l'envie de défendre nos valeurs : être authentique, défendre la diversité, créer la convivialité et faire une place à tous les talents. Aujourd'hui, on souhaite investir le champ de la vidéo et devenir un lieu de diffusion reconnu dans ce domaine. On est également attiré par la production artistique. Le Ninkasi souhaite franchir le pas et soutenir, à moyen terme, un artiste, un groupe émergent local au-delà de la diffusion.
Quid de la nouvelle équipe artistique ?
Thierry Pilat, le programmateur, souhaitait arrêter après 9 années de travail intensif. Il faut donc prolonger le projet tel qu'il a été mené et également le renouveler, l'enrichir. Le Ninkasi souhaite amplifier son soutien, son implication. Rien n'est remis en cause bien au contraire. Dans la vie, un peu de sang neuf c'est sain. Il faut confronter ce qui a été fait à un nouveau regard.
Repères
150 : c'est le nombre de concerts par an au Ninkasi pour quelques 45 000 spectateurs.
2 500 000 : c'est le nombre de litres de bières sirotés en 10 ans.
124 : c'est le nombre de salariés du groupe. Ils n'étaient que 10 à l'ouverture.
700 kilos de frites et 600 burgers sont engloutis, en moyenne chaque mois, à Gerland.
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