24 ans en 1968
"Je n'acceptais pas la tentative de "coup d'état" de la gauche"
En 1968, il était chef de produit chez Brossette. Son premier job à la sortie de Sciences Po. Mais il était également secrétaire général de l'UDR*, le parti gaulliste de l'époque. Il se dit un peu pris entre deux feux. D'un côté, il comprenait le besoin de secouer le vieux monde, d'en finir avec l'après guerre, ce besoin de liberté et de justice sociale. Mais d'autre part, il n'accepte pas la remise en cause des institutions, la tentative de "coup d'état" de la gauche. Il est un des organisateurs de la grande manifestation du 30 mai. Celle qui jette dans les rues de Paris 2 millions de personnes brandissants des drapeaux français marqués d'une croix de Lorraine, et dans les rues de Lyon près de 100 000 manifestants. C'est à Lyon, sur le Pont Lafayette, que le mouvement de 68 fait sa première victime. Un camion lancé sans chauffeur contre la foule, et qui écrase contre un mur un commissaire de police. Suivront les élections législatives largement gagnées par les gaullistes. Et le référendum d'avril 1969 sur la décentralisation, un plan ambitieux. Mais la gauche et une partie de la droite mèneront campagne contre. "Les gens ne supportaient plus De Gaulle" regrette Michel Noir. Référendum perdu. De Gaulle démissionnera dans la foulée.
* Union des Démocrates pour la République. Il prendra le nom d'Union pour la Défense de la République après Mai 68, pour reprendre le nom des comités de défense de la République créés pendant les évènements pour contrecarrer la "chienlit ".