Les tribulations de l'inventeur lyonnais de la machine à coudre, des enquêtes où l'on suit une brigade de police au XIXe siècle, avec la Croix-Rousse en toile de fond ou la traque du Gang des Lyonnais dans les années soixante-dix… C'est une sélection littéraire à la couleur très locale, et palpitante, que vous propose Lyon Capitale.
À la machine, un roman cousu main
Deux raisons au moins ont conduit Yamina Benahmed Daho dans son nouveau roman à se pencher sur l’existence de Barthélémy Thimonnier, l’inventeur de la machine à coudre. Elle a bénéficié d’une résidence d’écriture au musée qui porte son nom à Amplepuis. Où elle a pu se plonger à loisir dans toute la documentation le concernant. Mais il y a aussi une raison toute personnelle, intime même. Sa mère possédait, ramené d’Algérie en France, dans les années 70, un de ces antiques modèles de machine à coudre conçu par l’inventeur au début du XIXe siècle. Elle témoigne d’ailleurs, dans des passages qui apparaissent avec une typographie distincte, de la fascination qui était la sienne lorsque, petite fille, elle voyait sa mère saisir son ouvrage et se mettre à appuyer sur les lourdes pédales noires à la cadence idoine. Mais si le mystérieux engin a marqué sa mémoire, c’est toute la vie de son inventeur, Barthélémy Thimonnier, né à L’Arbresle le 19 août 1793 et mort à Amplepuis le 5 juillet 1857, qu’elle restitue dans son dernier roman À la machine. Elle plonge, et nous avec, dans l’existence de celui qui restera dans l’histoire comme l’inventeur du métier à coudre, breveté en 1830. Même si le génie de l’inventeur – et il en fallait pour concevoir un tel appareil à son époque ! – ne trouva jamais sa juste récompense. Cet homme courageux, qui sans hésitation se fit couper deux doigts pour échapper au service dans l’armée napoléonienne, fut toute sa vie durant, ou presque, victime d’une incroyable “guigne” (selon l’expression lyonnaise, issue de ce Guignol qui faisait tant rire son fils unique).Il vous reste 62 % de l'article à lire.
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