Créations, têtes d’affiche, découvertes inattendues… Le programme théâtral des Nuits de Fourvière est cette année particulièrement alléchant et c’est lui qui ouvre les festivités ce samedi au théâtre antique. Vue d’ensemble à quelques heures de l’inauguration.
Les Nuits de Fourvière 2019 s’ouvrent avec deux pointures internationales du théâtre qui confirment que le festival lyonnais n’a pas à rougir de sa programmation théâtrale, même devant Avignon : le grand Robert Wilson va feuilleter Le Livre de la jungle de Rudyard Kipling avec l’aide du duo folk surréaliste formé par Sierra et Bianca Casady, alias CocoRosie et Georges Lavaudant qui retourne aux sources du théâtre avec un texte d’Eschyle vieux de plus de deux mille quatre cents ans, L’Orestie.
On retrouvera ensuite des habitués des Nuits. Le théâtre équestre de Zingaro, plus de trente ans d’existence et de très nombreux spectacles programmés ici, qui s’installe à Parilly avec sa dernière création, inspirée d’une phrase de Joseph Delteil : “Un cheval hennit quelque part, jusqu’à la fin du monde.” Et Jean-Claude Meurisse et ses Chiens de Navarre qui reviennent avec une création promise aussi détonnante et décapante que la dernière (l’inoubliable Jusque dans vos bras, créée en 2017 à Fourvière). Le nouvel os que les Chiens comptent dévorer : la famille. Le titre de ce nouvel opus dit clairement leur orientation à cet égard : Tout le monde ne peut pas être orphelin. Pour se faire une idée de l’objet théâtral à venir, voici quelques titres un temps envisagés par la compagnie : Les enfants préfèrent les jeux vidéo à la choucroute, Les Arts ménagers, Pleure tu pisseras moins, Famille Broyeur, Dolto cul (notre préféré), I will survive…
Autres cintrés de première souvent reçus aux Nuits, la compagnie Marius (qui s’appelle désormais Comp. Marius, va savoir pourquoi). L’année dernière, ils avaient présenté l’adaptation théâtrale du roman policier de Charles Dickens L’Ami commun dans la cour du lycée Saint-Just : complètement délirant et hautement jubilatoire. Le projet de cet été s’annonce sous les mêmes auspices : les Flamands vont transmettre leur savoir théâtral aux élèves de la 78e promotion de l’Ensatt. Ils nous concoctent une Coupe royale à boire jusqu’à la lie, un montage-collage des dix drames royaux de Shakespeare (du 24 juin au 6 juillet) joué en plein air (leur marque de fabrique).
Très beau défi également que cette Absence de père d’après Platonov, la pièce de jeunesse – inachevée mais géniale – de Tchekhov, montée par une jeune metteuse en scène considérée comme l’une des plus douées de sa génération, Lorraine de Sagazan.