Au sein du riche programme des Nuits de Fourvière 2014, révélé ce lundi 17 mars, la danse fait pâle figure, quelque peu étoffée par le cirque actuel mais sans grande nouveauté.
Est-ce la proximité de la Biennale en septembre qui fait que la danse de cette édition nous semble un peu pâlotte ? On le sait, sa programmation aux Nuits n’a jamais été centrale, nous réservant parfois de mauvais choix mais aussi des créations lumineuses ou énergiques. Et les rendez-vous qui nous sont donnés cette année ne nous mettent pas dans un état de véritable frénésie.
La chorégraphe québécoise Marie Chouinard présente deux créations : Mouvements, dont les corps cherchent l’incarnation littérale de dessins tracés à l’encre de chine et au pinceau par le poète Henri Michaux, et Gymnopédies sur la musique d’Erik Satie, un travail autour du duo et sa transfiguration. En dépit d’une pièce ou deux, plus spectaculaires qu’émouvantes, elle n’a pas véritablement laissé d’empreinte indélébile sur l’Hexagone.
L’incontournable Mourad Merzouki revient avec Répertoire 1, premier volet d’une saga consacrée au répertoire hip-hop. Il compose un spectacle fait d’extraits de pièces qui auraient marqué la danse hip-hop française et qui seront dansés par des danseurs de la région, toutes générations confondues. On (re)découvrira les siennes, celles de Kader Attou, Bouba Landrille Tchouda, Anthony Egéa et une jeune inconnue qui fait le show dans le monde entier, chorégraphiant au passage pour Stromae : Marion Motin.
Entre cirque et danse, une compagnie à ne pas rater !
Du côté du cirque qui a un lien avec la danse, on retrouve Bartabas et ses chevaux, aux côtés de l’immense danseur de flamenco Andrés Marin. Avec Golgota, ils iront puiser aux racines de cet art sur une musique liturgique de Thomas Luis de Victoria.
Les Australiens de Circa et les Québécois des Sept Doigts de la Main (déjà vus à Lyon en 2012 avec la même pièce, Traces), seront présents pour la troisième fois.
Loin du cirque qui en met plein la vue, se pose une nouvelle compagnie, Akoreacro, avec sa dernière création, Klaxon. Ce sont de jeunes circassiens formés ensemble et qui se sont alliés à des musiciens. Devenus inséparables, ils sillonnent les routes en roulottes et forment un vrai collectif. Leur travail scénographique et corporel est dans l’épure, sous-tendu par une véritable pensée humaniste et poétique. Leurs acrobaties et leurs portés sont impressionnants, qui défient les risques du déséquilibre à bout de bras. Y courir !