L’Opéra de Lyon clôture souvent sa saison par une œuvre légère ou plus populaire. Cette année, c’est même une farce, tirant sur la pantalonnade, que l’on pourra aussi découvrir gratuitement en plein air le 29 juin.
Loin du conte sanglant de Charles Perrault, l’adaptation de Barbe-Bleue par Jacques Offenbach et ses librettistes Henri Meilhac et Ludovic Halévy prend la forme d’un opéra-bouffe pas piqué des vers. Traits grossis, personnages caricaturaux à l’extrême, gags à répétition : on ne fait pas ici dans la demi-mesure et les zygomatiques sont mis à rude épreuve. Exit le sang et les assassinats, les femmes de Barbe-Bleue sont endormies grâce à un philtre anti-enquiquineuse, puissant somnifère élaboré par l’alchimiste Popolani, puis envoyées au placard. Quant à Barbe-Bleue et sa nouvelle épouse, Boulotte, tirée au sort (!), ils convoitent tous deux respectivement Fleurette et Saphir, un couple de bergers innocents et follement amoureux l’un de l’autre. Le happy end, quant à lui, surpasse en joyeuseté la fin de Perrault, renvoyant chacun des deux couples à son destin : heureux pour les gentils, rageant pour les rageux…
Puisque l’on n’est pas avare et que l’heure est à la bouffonnade, c’est Laurent Pelly qui a été chargé de mettre en scène cette nouvelle production. On connaît les accointances du metteur en scène avec les comédies légères ; quant à Offenbach, voilà presque vingt ans que Pelly nous ravit de ses versions polissonnes. La direction de l’orchestre a été confiée à Michele Spotti.