Bien souvent utilisés pour les besoins du cinéma ou de la publicité, certains extraits des Suites d’Orchestre de Peer Gynt d’Edvard Grieg sont aujourd’hui entrés dans la culture populaire.
Tout le monde connaît cette petite mélodie à la flûte, reprise aussitôt au hautbois, dans le célèbre prélude, Au Matin. Mais bien peu parmi ceux qui se laissent bercer par ce thème envoûtant savent qu’il provient d’une pièce de théâtre de l’auteur norvégien Henrik Ibsen, adossée à la partition de Grieg.
Réflexion sur l’identité, la pièce met en scène le voyage initiatique de Peer Gynt, jeune fanfaron d’une vingtaine d’années qui, afin d’échapper à une réalité faite de frustrations, s’invente par la fuite et le mensonge une réalité conforme à la pure vie idéale.
Rien ne doit plus lui résister, ni les jeunes filles qu’il n’hésite pas à enlever puis violer ni le gain dont l’appât le mène jusqu’à la traite d’esclaves en Afrique… avant la chute finale et inéluctable. À l’instar de celles d’un baron de Münchhausen, les aventures de Peer sont pavées d’épisodes fantastiques et surréalistes dont seule son imagination semble avoir le secret.
"Ode à la fantaisie"
La partition de Grieg dont les mouvements ponctuent les scènes de la pièce s’inscrit dans un romantisme tardif avec certains passages particulièrement imagés à l’instar du thème Dans l’antre du roi de la montagne, autre tube célébrissime issu de l’œuvre.
Malgré les atrocités causées par les fantasmes de Peer Gynt, la metteuse en scène Angélique Clairand, responsable de l’adaptation de l’œuvre, qualifie les récits imaginaires du jeune homme d’“ode à la fantaisie”. Un parti pris pour le moins curieux dont les ressorts seront sans doute dévoilés lors des représentations de cette nouvelle production de l’Opéra de Lyon.
Peer Gynt – Du 4 au 13 juin à l’opéra de Lyon