Nathan Coley, We Must Cultivate Our Garden, 2006 © ADAGP Photo : Thierry Bal

Ouverture de la Biennale d’art contemporain de Lyon : focus sur dix artistes

Pour sa 17e édition, la Biennale d’art contemporain de Lyon invite des artistes dont les œuvres revendiquent un monde à l’écoute de l’autre.

Altérité, hospitalité, dialogues, ouverture des territoires… Tels sont les maîtres mots de la 17e Biennale d’art contemporain de Lyon intitulée “Les voix des fleuves, Crossing the water” qui ouvre ses portes le vendredi 21 septembre.

Imaginée par sa directrice artistique, Isabelle Bertolotti, et la commissaire invitée Alexia Fabre, directrice des Beaux-Arts de Paris, la programmation met en son cœur les valeurs d’altruisme et d’accueil de l’autre que certains artistes ont d’ailleurs pu expérimenter sur leur lieu de création même. 

Ainsi une dizaine a développé des projets sur quinze territoires croisés de la métropole de Lyon et de la région Auvergne-Rhône-Alpes, invitant leurs habitants à participer au processus de création autour d’échanges et de partages, utilisant également des savoir-faire locaux comme Mona Cara qui collabore avec l’usine Les Tissages de Charlieu. 

On retrouvera ces œuvres, avec beaucoup d’autres, sur un parcours édifié le long du fleuve Rhône sur plusieurs sites : musée des Beaux-Arts, Institut d’art contemporain de Villeurbanne, macLyon, fondation Bullukian avec cette année deux nouveaux lieux : Les Grandes Locos à La Mulatière (anciennement bâtiments industriels et techniques de la SNCF) et la Cité internationale de la gastronomie (ancien hôpital de l’Hôtel-Dieu) dont les histoires – la construction, la réparation et le voyage pour le premier, le soin et l’hospitalité pour le second – entreront en résonance avec les œuvres monumentales qui y seront présentées. 

Exprimant les injustices, ce qui fait commun ou sépare, questionnant notre relation à l’environnement, les artistes viennent d’horizons multiples et vivent pour beaucoup en France. 

Une large place est faite aux jeunes créateurs pour qui l’art – indissociable des enjeux sociétaux et politiques – est un vecteur d’espoirs et d’utopies et qui imaginent des œuvres aussi personnelles qu’universelles !

Les voix des fleuves, Crossing the water – 17e Biennale d’art contemporain de Lyon – Du 21 septembre au 5 janvier 2025

Programme complet : labiennaledelyon.com


Focus sur 10 artistes


Nathan Coley

(né et vit à Glasgow)

Installations, sculptures lumineuses, photographies ou vidéos… Au moyen de toutes ces pratiques, il questionne la charge sociale et politique de l’architecture et de l’espace public sur notre façon de penser et nos comportements, et finalement sur notre identité.

(Photo en haut de page)


Julien Discrit

(né à Épernay, vit à Paris)

Julien Discrit, Forever Reverb #3, 2023 © ADAGP Photo : Julien Discrit

Géographe de formation, il crée par le biais de différents médiums (peintures, installations, sculptures, vidéos…) des espaces de représentation où il explore les rapports entre les êtres humains et le monde autour, la mémoire collective et individuelle.


Majd Abdel Hamid

(né en Syrie, vit à Paris et Beyrouth)

Majd Abdel Hamid, 12 to 23 (end of chapter), 2023 - Photo : Aurélien Mole

Son travail puise essentiellement dans la pratique ancestrale de la broderie féminine palestinienne à laquelle il s’est formé seul. Réalisant des petits formats, il développe avec des matériaux pauvres une pratique exutoire où l’acte de faire et de défaire le confronte aux tensions et aux conflits du monde.


Robert Gabris

(né en Slovaquie, vit à Vienne)

Robert Gabris, This Space Is Too Small For Our Bodies, 2023 © ADAGP
Photo : Jeanine Schranz

Artiste rom et queer, utilisant le dessin, la performance, l’installation et la vidéo, il interroge les perceptions du corps et les identités et imagine des espaces inclusifs qui célèbrent la diversité du vivant.


Ludivine Gonthier

(née à Orange, vit à Poitiers)

Ludivine Gonthier, Inside, 2023 © Ludivine Gonthier

Elle peint dans une tradition figurative et avec beaucoup d’humour pour exprimer ses joies et ses peines, appelant la jeunesse à se libérer du jugement des autres qui stigmatise aussi bien le genre que le mode de vie.


Seulgi Lee

(née à Séoul, vit à Paris)

Seulgi Lee, Soupe, 2017 © ADAGP
Photo : Aurélien Mole

S’inspirant de techniques artisanales et des cultures de pays traversés, elle crée des œuvres épurées, des objets du quotidien pour interroger la transmission orale. Avec l’idée de faire des récits communs, elle invite régulièrement le public à participer à l’élaboration de son œuvre.


Zuri Camille de Souza

(née en Inde, vit à Marseille)

Zuri Camille de Souza, Oranges, 2022
Photo : Adrian Bautista

Grande voyageuse, elle s’appuie sur ses connaissances (gastronomie, permaculture, design…) pour comprendre la manière dont les humains interagissent entre eux à travers la nourriture et elle cherche à créer des dialogues avec une alimentation durable et naturelle, conçue sous le signe du partage.


Matthias Odin

(né à Lyon, vit à Paris)

Matthias Odin, Vortex aEra Player (esquisse préparatoire), 2024, installation, courtesy de l’artiste / of the artist

Il construit ses œuvres au fil de ses errances urbaines, au cours desquelles il noue des amitiés. Assemblant des rebuts qu’il récolte, il crée des sculptures ou des installations qui évoquent une multitude d’histoires avec lesquelles, partant du moi, il réinvente le collectif.


Nefeli Papadimouli

(née à Athènes, vit à Paris)

Nefeli Papadimouli, Skinscapes, 2021
Photo : Robin Zenner

Architecte de formation, elle crée des installations et sculptures activées par le public ou des performeurs afin d’explorer la notion d’espace commun, son occupation par les corps, les liens d’interdépendance des individus dans une société qui pourrait être bouleversée par l’écoute de l’autre.


Guadalupe Maravilla, artiste/guérisseur !

Guadalupe Maravilla, Disease Thrower #12122012, 2022 Courtesy de l’artiste et P·P·O·W, New York Photo : Danny Perez

La Cité internationale de la gastronomie, qui est pour la première fois un site de la Biennale d’art contemporain, fera l’objet d’une expérience particulière tant du point de vue artistique que du public. Elle accueille le San Salvadorien Guadalupe Maravilla dont l’œuvre, basée sur l’utilisation de plusieurs médiums (vidéo, installation, instruments de musique…), s’appuie sur l’expérience dramatique de son exil clandestin aux États-Unis après son départ du Salvador en pleine guerre civile, et sa lutte contre le cancer. 

À la fois artiste et guérisseur, il a fait de son art une terre d’accueil et de soin, reliée notamment aux pratiques anciennes des peuples indigènes et accompagne entre autres les migrants ayant subi de la violence. 

En écho à l’histoire du Grand Hôtel-Dieu, ancien hôpital, il imagine une exposition tel un espace de soin avec des dispositifs thérapeutiques conçus comme des sculptures sonores générant des sons vibratoires qui plongent les personnes dans des expériences méditatives et d’immersion curative. Il proposera deux performances ouvertes au public : un bain sonore pour les personnes atteintes du cancer et leurs proches, le 21 septembre (9 h) et un bain sonore ouvert à tous le 22 septembre (9 h). (Voir le site pour inscription.)

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