En partenariat avec le musée d’Orsay, le musée de Grenoble propose une exposition exceptionnelle autour du grand peintre Pierre Bonnard.
Figure majeure de l’art du XXe siècle, Pierre Bonnard (1867-1947) – qui passa toutes ses vacances dans un petit village en Isère, Le Grand-Lemps – est très présent au musée de Grenoble, notamment avec l’un de ses chefs-d’œuvre Intérieur blanc de 1932. L’exposition qui lui est consacrée est une première, d’abord parce qu’elle bénéficie d’un prêt remarquable du Musée national d’art moderne-Centre Pompidou mais surtout parce qu’elle retrace la totalité d’un parcours extraordinaire autour d’un fil rouge : le thème de la lumière.
Plus de 75 peintures, une trentaine d’œuvres sur papier (dessins, affiches) et une vingtaine de photographies sont ainsi montrées s’organisant dans une scénographie en six parties qui illustrent chacune une période de son travail avec l’influence de ses lieux de vie sur ses variations de tons et de lumières.
Peintre, dessinateur, graveur, sculpteur, illustrateur, Pierre Bonnard est un artiste inclassable – influencé d’abord par le mouvement post-impressionniste des nabis dont il fut le co-fondateur – qui s’est vite affranchi de tout courant artistique pour inventer dès les années 1900 son propre style, unique, fondé sur la couleur et les sensations.
Grand amoureux de la nature (celle de Normandie), subjugué par la lumière du Midi où il vivra et mourra (au Cannet dans les Alpes-Maritimes), il peint des paysages, des natures mortes, des portraits et nus féminins (ceux de sa femme Marthe), des scènes de la vie quotidienne, les rues de Paris mais aussi des scènes d’intérieur, des espaces intimes, confinés, en puisant dans sa mémoire visuelle et sa sensibilité extrême.
Il développe une incroyable palette de couleurs éclatantes avec notamment des orangés, des jaunes enivrants et audacieux – jugés à l’époque comme vulgaires – qui mettent en tension toute la complexité de ses créations. Il mêle, superpose les tons, joue avec les textures hétérogènes pour dire ses émotions.
Ses tableaux sont des compositions de lumières parfois sophistiquées qui expriment l’ambivalence du monde et démultiplient les points de vue. Ils sont le reflet de ses visions intérieures, celles qui le relient à un lieu, un paysage ou un corps de femme créant une œuvre mystérieuse et vibrante !
Bonnard. Les couleurs de la lumière – Jusqu’au 30 janvier 2022 au musée de Grenoble – Museedegrenoble.fr