IL Y A 20 ANS DANS LYON CAPITALE – Les vaccins du pentacoq et tétracoq sont retirés du marché par Pasteur Mérieux MSD. Destinés à protéger les enfants contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos, notamment, les deux médicaments font l’objet d’une pénurie.
On connaît plus l’entreprise lyonnaise sous son nom actuel, Sanofi Pasteur. Depuis 1917, c’est une référence en matière de production de vaccins. Son laboratoire de Marcy-l’Étoile, en périphérie de Lyon, reste à ce jour le plus grand centre mondial consacré à la recherche, au développement et à la production de vaccins. En 1998, des maladies mortelles telles que la diphtérie, le tétanos ou la poliomyélite sont encore observées en France. Aujourd’hui, les grandes campagnes de vaccination ont permis d’éradiquer la plupart de ces maladies du territoire. Seule la diphtérie, rarissime, persiste dans l’Hexagone. En 2018, on vaccine toujours les jeunes enfants aux 2e, 3e, et 4e mois de leur vie, avec un rappel à 18 mois. Début 1998, l’annonce de la pénurie déclenche une vague d’inquiétude chez les parents lyonnais.
Texte de l’article paru le 14 janvier 1998 (Lyon Capitale n° 154), signé Aude Spilmont.
Santé : Le Laboratoire Lyonnais Pasteur Mérieux MSD a retiré de La vente deux lots de vaccins
Pasteur Mérieux MSD n'approvisionne plus les pharmacies. Deux lots n'ayant pas une activité vaccinale suffisante ont, en effet, été retirés du marché. Ils devraient faire défaut jusqu'en mars prochain mais un dispositif provisoire a été mis en place pour assurer la protection des enfants.
Le laboratoire Pasteur Mérieux MSD font aujourd'hui face à une rupture de stock en Tétracoq et Pentacoq, deux vaccins de base destinés à protéger les enfants contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, la polio-myélite et l'hémophilus. Si ces vaccins ne sont actuellement plus disponibles, c'est parce que les contrôles effectués sur deux lots n'ont pas montré une activité suffisante. Du coup la firme internationale, seule productrice en France de ce type de vaccin, a décidé de ne pas les commercialiser. "Un vaccin est plus difficile à produire que la synthèse chimique d'un médicament. Il s'agit d'un produit biologique réalisé à partir de bactéries et de virus. On ne mesure pas son efficacité en termes de milligramme mais de réponse immune, autrement dit de fabrication d'anticorps. C'est pourquoi nous faisons de nombreux tests. Or l'un des composants des vaccins n'a pas donné satisfaction", explique Luc Hessel, directeur médical pour l'Europe au laboratoire Pasteur Mérieux MSD. Environ 200 000 doses de vaccins ont donc été écartées du marché. Ce qui a entraîné une pénurie qui devrait durer jusqu'en mars prochain dans la mesure où le temps de production dure 4 à 6 mois. Un dispositif de remplacement a cependant été mis en place. Dès le jeudi 15 janvier, un coffret de vaccination, également remboursé par la sécurité sociale, sera disponible en pharmacie. Il contiendra 2 seringues. La première pour les vaccins contre la coqueluche, le tétanos et la diphtérie (à mélanger par le médecin avec un flacon d'hémophilus). La seconde pour le vaccin contre la poliomyélite. On reviendra ainsi temporairement à la bonne vieille méthode de deux injections au lieu d'une. Quant au retard éventuel dans le suivi des jeunes enfants après une première injection, le rappel pourra encore attendre quelques semaines. Il y a d'ailleurs des pays, comme l'Espagne, pour lesquels les délais de vaccinations sont plus longs qu'en France. Malgré la pénurie temporaire, la couverture vaccinale de la population pourra donc être normalement assurée. Reste que le retrait de 200 000 doses de vaccins Penta-coq du marché (vendu à 119 francs l'unité en pharmacie) va coûter cher au laboratoire Pasteur Mérieux MSD.