En pleine semi-réclusion mondiale, la Lyonnaise pop Eliott Jane, ex-punk pas repentie, fait paraître Liberté chérie. Un premier EP solo qui dresse le portrait grave et dansant d’une jeune femme libérée mais toujours à fleur de peau. Et de pop.
Tout confits de confinement et perclus de réclusion qu’on est, on va peut-être un peu vite en besogne au moment de considérer Liberté chérie, le premier EP de la Lyonnaise Eliott Jane, comme une sorte de cri du cœur façon William “Braveheart” Wallace nous invitant à envoyer balader le couvre-feu pour aller “boire un dernier verre de trop”, “à la vie à la mort” et à “danser en soirée disco” – ces pratiques devenues au pire étrangères, au mieux clandestines. Mais ce n’est qu’une contingence de timing qui nous offre cette Liberté chérie à l’instant t du moment m. En réalité, les chansons de cet EP, comme son titre, ont préexisté à la Covid et ses conséquences – quand bien même son enregistrement s’est déroulé pendant le confinement en mode ping-pong entre la musicienne et interprète et son réalisateur Nicolas Steib, du studio lyonnais Polycarpe. Car la “Liberté” (mille fois chérie, donc) dont il est question ici est bien davantage celle d’une artiste qui goûte mieux que jamais ses aspirations solitaires. C’est que la jeune femme au prénom de garçon – ce qui en fait une sorte d’envers du Daisy christophien – entrée en religion musicale à l’adolescence en fondant Jina, formation grunge-punk qu’elle trimballa sur pas mal de scènes et quelques belles premières parties, avait fini par en avoir assez des contraintes, créatives mais pas que, liées au collectif. Tout comme une expression dans l’à peu près langue de Shakespeare coupée au yaourt dans laquelle non seulement elle ne se reconnaissait plus, jusqu’à s’être un peu perdue en route.Il vous reste 58 % de l'article à lire.
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