Privé de Netflix à Cannes, Frémaux se rattrape à Lyon au Festival Lumière

Entre le Festival de Cannes et le Festival Lumière, il y a un grand écart pour Thierry Frémaux qui se nomme Netflix.

Après avoir déclenché quelques polémiques en 2017 avec les exploitants de salle de cinéma française, Netflix s'est retrouvé interdit de Festival de Cannes en 2018. Exception culturelle française et chronologie des médias, un film exploité en salle ne peut être diffusé sur Netflix que 36 mois plus tard, même lorsque la plateforme de vidéo à la demande en illimité est productrice. Pour ne pas pénaliser ses clients, Netflix a fait le choix de ne pas diffuser ses films dans les salles françaises, déclenchant la colère des exploitants de salles lorsque les productions de la plateforme se sont invitées à Cannes. Au milieu de bataille rangée, on retrouvait alors Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes. Après avoir ouvert la porte à Netflix, il avait dû la refermer, renonçant à laisser Roma d'Alfonso Cuarón ou bien encore The Other Side of the Wind, d'Orson Welles être présentés sur la Croisette.

Dans une interview donnée à Screen Daily au printemps, Thierry Frémaux avait promis qu'un jour il retrouverait Ted Sarandos, patron du contenu de Netflix, “sur un tapis rouge”. Thierry Frémaux peut tenir parole avec son autre festival : Lumière. Dès lors, du 13 au 21 octobre, les deux bannis de Cannes, Roma et The Other Side of the Wind seront projetés plusieurs fois à Lyon. Le premier en présence de son réalisateur Alfonso Cuarón, le second avec Peter Bogdanovich, ex-compère d'Orson Welles, qui a terminé pour Netflix le fameux The Other Side of the Wind du même Welles. Ironie de la chose, si la célèbre plateforme est bien créditée dans le programme et sur le site Internet du Festival pour The Other Side of the Wind, aucune mention n’apparaît pour Roma. Autre paradoxe, par essence festival du patrimoine du cinéma, Lumière s'ouvre de plus en plus aux avant-premières de films inédits. Si le côté patrimonial est indiscutable pour le Welles, on le cherche encore pour Roma. Le grand écart continue, il est même mondial. Quand Cannes refuse les productions Netflix, Roma vient d'être choisi pour représenter le Mexique aux Oscars. Si le public français veut découvrir la dernière pépite d'Alfonso Cuarón dans le cocon d'une salle de cinéma, il devra donc se rendre à Lyon au 10e Festival Lumière, telle est la chronologie française des médias.

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