Quand le cirque sème le trouble

Avec sa nouvelle pièce, Les Fuyantes, le circassien Boris Gibé invente une ville mouvante qui perturbe notre perception du monde. À découvrir !

Programmée pour la première fois à la Maison de la danse, la compagnie Les Choses de Rien risque bien de semer le trouble avec Les Fuyantes, pièce dont les interprètes sont tous issus de cette nouvelle génération de circassiens rompus au mélange des disciplines.

Le projet de son concepteur, Boris Gibé, est de s’interroger sur notre perception du monde, notre relation à l’espace et à l’architecture, et ce en créant des pertes de repères spatiaux et visuels. Avec le metteur en scène Camille Boitel – danseur et circassien lui aussi –, il invente une microsociété, une ville géométrique conçue comme une boîte qui ne cesse de se déformer, à l’intérieur de laquelle cinq individus évoluent en étant à la fois auteurs et victimes de ce qu’ils sont en train de fabriquer.

Défier les lois de la perception

Piégés dans un huis-clos pétri d’humour façon Keaton et d’absurde façon Beckett, les corps explorent des situations et des rapports inhabituels tout en étant soumis à un état de transformation perpétuelle. Ils marchent à l’envers, sur le plafond de la boîte, surgissent des parois mouvantes ou de trappes imaginaires débouchant elles-mêmes sur des profondeurs abyssales, s’accrochent à des escaliers sans début ni fin et cherchent la maîtrise d’un lieu qui s’éloigne de plus en plus de leur réalité.

Pour défier les lois de la perception et déstabiliser le regard du spectateur, les deux auteurs jouent en permanence sur cette notion de réel et de virtuel. Ils utilisent pour cela un procédé vidéo interactif sophistiqué qui, avec une technique basée sur la manipulation d’une caméra à infrarouge, provoque des troubles optiques grâce à des projections de lignes de fuite, de lumières et d’ombres sur des volumes mobiles et déformables. Apparaissent ainsi des territoires instables et ouverts à tous les possibles, prétextes par-dessus tout à réveiller notre imaginaire. Car, au final, même s’il comprend des niveaux de lecture différents, le maître mot du spectacle est bien celui d’une poésie retrouvée, capable de s’adresser aux adultes et aux enfants.

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Les Fuyantes, de Boris Gibé et Camille Boitel.

Merc. 4 avril à 19h30, jeudi 5 et vend. 6 avril à 20h30, à la Maison de la danse.

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