accrochage tableau musée Lyon
Arrivée au musée des Beaux-ZArts de Lyon du tableau de Nicolas Poussin, La mort de Chioné, acquis pour la somme de 3 750 000 euros @MBA
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Quelle politique d’acquisition pour le musée des Beaux-Arts de Lyon ?

“Le propre des villes écologistes est d’avoir raté leur entrée en culture." Vrai ou faux à Lyon ?

Précurseur dans le développement de sa collection d’art moderne, premier musée de région à réunir une collection impressionniste, premier fonds Rodin de région en France, institution de référence pour la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, grâce au legs de Jacqueline Delubac, le musée des Beaux-Arts de Lyon a acquis, ces quinze dernières années, deux chefs-d’œuvre de Nicolas Poussin, trésors nationaux, participant notablement à son rayonnement. Pour autant, cette politique ne se fait-elle pas au détriment des grandes expositions ?

L’entrée au musée des Beaux-Arts, en septembre et en fanfare, de Partie de bateau de Gustave Caillebotte avait fait sensation. Pour son accrochage (temporaire, il s’agit d’un prêt), la ministre de la Culture et le directeur du musée d’Orsay s’étaient déplacés à Lyon, bras dessus bras dessous, lançant, dans le même temps, la tournée du dernier trésor national français. Le chef-d’œuvre impressionniste, d’une valeur de 43 millions d’euros, avait rejoint les cimaises du musée d’Orsay en début d’année, grâce au mécénat du groupe LVMH (et à une déduction fiscale de 90 %).

Si cet achat a été une véritable aubaine pour la collection parisienne, dont le budget ne dépasse pas les trois millions d’euros (avec l’envolée des prix de l’art, aucune institution française ne peut s’aligner, seuls certains musées américains, le Louvre d’Abou Dhabi ou encore le Qatar peuvent s’offrir d’aussi prestigieuses toiles), il a aussi interrogé la politique d’acquisition du musée des Beaux-Arts de Lyon.

En la matière, “un musée qui n’achète pas est un musée mort”, avait résumé Pierre Rosenberg, ancien président-directeur du Louvre. Sans doute peut-on en déduire qu’un musée qui acquiert est un musée vivant. Et, en l’occurrence, le musée des Beaux-Arts de Lyon est bien en vie.


Simon Hantaï, M.M. 44 (pré-Meun), 1965. Huile sur toile
© ADAGP, Paris, 2023. Image @ Lyon MBA - Photo Martial Couderette

184 nouvelles œuvres en moyenne par an au musée des Beaux-Arts de Lyon

Cette année, le troisième musée le plus visité de Lyon (300 000 visiteurs en 2022, dont 37 % ont moins de 26 ans) ne devrait pas démordre de sa dynamique d’acquisition. “L’une des premières grandes orientations de la politique d’un musée, souligne Sylvie Ramond, directrice des Beaux-Arts de Lyon, c’est de chercher à enrichir ses collections. Nous avons la chance de posséder des collections exceptionnelles s’étirant de l’Antiquité jusqu’à l’art contemporain, le champ des possibles en matière d’acquisition est donc extrêmement large.” L’année n’étant pas achevée, le rapport d’activité non encore publié, le musée n’a communiqué que sur deux œuvres ayant rejoint les collections en 2023 : La Grotte de La Balme de Fleury Richard, grand nom de la peinture lyonnaise et précurseur du style troubadour (à mi-chemin entre la peinture d’histoire et la scène de genre) et la Tête d’Oriental d’Alexandre Hesse, qui réalisa le décor du plafond de la salle de la Corbeille, au cœur du palais de la Bourse.

En moyenne, chaque année, depuis 2015, le musée des Beaux-Arts a enrichi sa collection de 184 œuvres pour une valeur totale de 18 millions d’euros.

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