Une chose est sûre, Radu Lupu n'est pas devenu pianiste pour jouer les stars. Point de mondanité pour cet artiste ascétique, refusant les interviews, les honneurs et la gloire, le virtuose roumain subjugue par sa pureté artistique. Mythe vivant, Radu Lupu se fait rare sur scène. Sa venue à Lyon est donc un événement exceptionnel d'autant plus qu'il se déplace pour ni plus ni moins qu'une intégrale, celle des concertos de Beethoven. Soit trois concerts qu'il a accepté de jouer grâce à Lawrence Foster, le chef d'orchestre américain d'origine roumaine, un complice de toujours, qui dirigera à cette occasion l'Orchestre National de Lyon. Le dialogue poétique de ces concertos réinventant les conventions formelles du genre s'annonce sublime entre les mains de Foster, chef attentif et doué qui s'adapte à tous les jeux, et entre celles de Radu Lupu, déjà auteur d'un enregistrement de référence de cette intégrale (avec Zubin Metha et l'orchestre philharmonique d'Israël). La profondeur de jeu du pianiste, la grâce de son touché et l'intelligence de son interprétation feront sans doute des merveilles, notamment dans l'explosif concerto nème5 "l'Empereur" et le très déroutant et étonnamment moderne concerto nème4. Louper Lupu serait criminel !
Radu Lupu joue Beethoven.
Les 16, 17, 18 avril, à l'Auditorium de Lyon, 82 rue de Bonnel, Lyon 3e.
04 78 95 95 95.